Le gouvernement sénégalais est déterminé à imposer le permis à points, a annoncé lundi le ministre des Transports Abdoulaye Daouda Diallo à Saint-Louis (nord-ouest), venu présenter des condoléances à une famille de victimes d’un accident ayant fait 25 morts, a constaté un correspondant de l’AFP.
Ces 25 personnes, dont sept membres d’une même famille, avaient péri il y a une semaine dans une collision dans le nord du pays entre un minibus bondé parti de Saint-Louis pour le grand pèlerinage annuel de la confrérie mouride, le « Magal » (célébration, en langue nationale wolof) et un bus local.
Les événements religieux drainant des milliers – voire, comme le « Magal » de Touba (centre), des millions de fidèles – vers les fiefs des différentes confréries sont souvent endeuillés par des accidents de la route. Le « Magal » de cette année a été particulièrement tragique, avec au moins une cinquantaine de morts sur la route recensés par les sapeurs-pompiers.
« L’application de la loi sur les permis à point est une décision irréversible et elle s’imposera à tout le monde. Il n’y a pas moyen de revenir dessus ou de la négocier », a assuré le ministre devant la presse.
« Je pense que la grève prévue par les chauffeurs et transporteurs sera reportée, car j’ai signifié la décision aux syndicats », a-t-il indiqué, en référence à un appel à la grève mercredi contre cette mesure.
Le ministère des Transports avait annoncé en juin la mise en place du permis à points dans les six mois, mais pour des raisons techniques celle-ci ne devrait intervenir que dans le courant de l’année 2018, a-t-on appris auprès du ministère.
Le ministre a souligné être venu apporter les « condoléances de la nation », une semaine après le drame, et délivrer, de la part du président Macky Sall, « deux messages importants ».
« Les statistiques l’ont démontré. Sur dix accidents, neuf ont lieu la nuit. Les heures de circulation nocturne seront réduites, modifiées ou arrêtées pour éviter les accidents », a indiqué M. Diallo.
« Et l’autre message est d’appeler les chauffeurs de transports urbains à se rendre compte qu’ils ont à leur charge des personnes, et non des marchandises », a-t-il ajouté.
R.B. avec AFP
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