Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a indiqué vendredi qu’il annoncerait « d’ici une dizaine de jours » le site de la future prison de haute sécurité où il veut isoler les narcotrafiquants les plus dangereux.
En déplacement à Arles, le garde des Sceaux a aussi précisé les critères de ce futur établissement pénitentiaire. « Je prendrai mon choix d’ici une dizaine de jours », a insisté M. Darmanin, après une visite à la maison centrale d’Arles, l’un des quatre sites envisagés.
Dans cet établissement, le 3 janvier, un détenu a pris en otages trois infirmières, un surveillant pénitentiaire et une psychiatre, pendant près de cinq heures. C’est aussi à la prison d’Arles qu’était notamment détenu le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Érignac en 1998 à Ajaccio et tué par un codétenu radicalisé en 2022.
À Arles, auprès des courageux agents pénitentiaires de la maison centrale.
Avant la fin du mois de juillet, nous ouvrirons en France une prison de haute sécurité qui accueillera les 100 plus grands narcotrafiquants de notre pays. pic.twitter.com/lAQLWav5yu
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 14, 2025
S’inspirer du « régime de détention particulier anti-mafia »
Lors d’un point presse, M. Darmanin a précisé avoir déjà visité le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, et annoncé sa prochaine visite lundi à celui de Condé-sur Sarthe, dans l’Orne. Il n’a pas indiqué le quatrième établissement qui pourrait accueillir cette future prison de haute sécurité spécialisée, dont l’ouverture reste prévue pour le 31 juillet.
Le 3 février, à Rome, le ministre a expliqué vouloir notamment s’inspirer du « régime de détention particulier anti-mafia » en place en Italie, grâce auquel selon lui, les Italiens « ont réussi à empêcher la continuité des activités criminelles ».
Cette prison, qui devrait servir de modèle « à deux ou trois autres établissements similaires, dans l’année 2026 je l’espère », pour la mise à l’isolement de 600 à 700 narcotrafiquants au total, permettra de placer en détention « à la fois des personnes condamnées définitivement et des personnes prévenues », sélectionnées selon leur dangerosité, a précisé le ministre.
« Éviter au maximum les extractions judiciaires »
Avec « un dispositif de sécurité absolument exceptionnel », cette future prison devra notamment rendre impossible aux détenus de communiquer vers l’extérieur. De même, elle devra « éviter au maximum les extractions judiciaires » des détenus, et ce sont les magistrats qui devraient le plus souvent s’y déplacer, a insisté M. Darmanin, évoquant le cas de Mohamed Amra, ennemi public n°1 depuis son évasion en mai 2024 à un péage d’autoroute dans l’Eure. Un commando avait tué deux agents pénitentiaires.
« À côté de la prison de haute sécurité, il faut que nous fassions plus de centres de semi-libertés, davantage de prisons à taille humaine », a insisté M. Darmanin, selon qui « beaucoup de détenus sont aujourd’hui dans des prisons très carcérales mais n’ont pas à l’être », « avec une surpopulation carcérale indigne de la République ».
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