Le film « Sound of Freedom » d’Angel Studios, dont la production s’est achevée il y a cinq ans avant qu’il ne prenne la poussière sur les étagères de Disney, a maintenant rapporté 85 millions de dollars, ce qui en fait le succès inattendu de l’été.
Ce succès est d’autant plus important que le film indépendant sorti le 4 juillet a été réalisé avec un budget dérisoire de 14,5 millions de dollars et qu’il a été projeté dans moins de salles que les films de la franchise actuelle, à savoir Mission Impossible – Dead Reckoning Part One de Tom Cruise et Indiana Jones and the Dial of Destiny d’Harrison Ford.
Au box-office du week-end, le film indépendant financé par la population a rapporté 24,7 millions de dollars supplémentaires. Dimanche, le film a connu une forte augmentation des ventes de billets, avec plus de 27% de recettes supplémentaires en un jour par rapport à la semaine précédente, selon Box Office Mojo.
En effet, des superproductions estivales comme Dead Reckoning Part One ont rapporté 80 millions de dollars en cinq jours d’ouverture (ce qui est inférieur aux 100 millions de dollars escomptés), et en troisième semaine, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée a ajouté 11 millions de dollars à son total de 145 millions de dollars sur le marché intérieur. Les analystes estiment que Indy 5 n’atteindra pas les 500 millions de dollars dans le monde, ce qui signifie que le film d’action n’atteindra pas son seuil de rentabilité à 800 millions de dollars.
« Alors que l’ensemble du box-office estival affiche des performances médiocres, notre petit film indépendant continue de croître semaine après semaine. Porté par des millions de fans et de sympathisants, Sound of Freedom est devenu un mouvement national et bientôt international en faveur du changement », selon un communiqué de Jared Geesey, vice-président senior de la distribution mondiale d’Angel Studios.
Le public accepte de voir des sujets lourds malgré les attaques des médias
Le film, qui met en scène Jim Caviezel, aborde le sujet délicat du trafic sexuel d’enfants. Le fait qu’il semble avoir réussi à amener le public à se pencher sur ce sujet délicat pendant la traditionnelle saison estivale des films d’action et des comédies à mourir de rire surprend particulièrement les critiques et les analystes.
Tout aussi remarquable est le parcours que le film lui-même a dû accomplir pour parvenir à toucher le public.
Angel Studios a crowdfundé 5 millions de dollars pour distribuer le film au moment où la 20th Century Fox en détenait les droits avant d’être rachetée par The Walt Disney Company en 2019. Disney l’a ensuite mis de côté. Le producteur du film, Eduardo Verastegui, a réussi à récupérer les droits pour finalement le sortir cette année, bien que la production du film ait pris fin en 2018.
Jim Caviezel, dans un message spécial à l’écran lors de la conclusion du film, a noté que le film « n’a pas été distribué jusqu’à présent, avec tous les obstacles que vous pouvez imaginer ».
Pendant ce temps, certains médias ont tenté de relier le film aux théories du complot QAnon.
Par exemple, Mile Klee, le rédacteur du magazine bimensuel américain Rolling Stone, a écrit un article d’opinion intitulé « Sound Of Freedom » Is a Superhero Movie for Dads With Brainworms » (Le son de la liberté est un film de super-héros pour les pères à lunettes), sous-titré « The QAnon-tinged thriller about child-trafficking is designed to appeal to the conscience of a conspiracy-addled boomer » (Le thriller teinté de QAnon sur le trafic d’enfants est conçu pour faire appel à la conscience d’un baby-boomer adepte du complot).
Dans cet article, Mike Klee décrit Jim Caviezel comme « une figure éminente de la droite conspirationniste, prononçant des discours et des interviews dans lesquels il fait allusion à une guerre sainte souterraine entre les patriotes et une sinistre légion de malfaiteurs qui prélèvent le sang des enfants ».
Pourtant, au milieu de la controverse et de l’emballement de la presse, le film a également recueilli le soutien d’Elon Musk et de célébrités comme Jewel et Mel Gibson.
Le modèle de crowdfunding fait de chacun un investisseur
Angel Studios, le studio de distribution de films et le service de vidéo à la demande à l’origine du film populaire, s’est opposé à l’ensemble du système des studios hollywoodiens. Il utilise l’equity crowdfunding pour financer ses productions originales en offrant aux investisseurs individuels la possibilité d’acheter des actions de la société et de ses titres.
Le contenu produit par Angel Studios est également distribué gratuitement sur le service de streaming de la société, tandis que certains titres sont disponibles par le biais d’accords de distribution sur d’autres services de streaming tiers.
« Chaque spectacle et chaque film que nous créons aura un aspect communautaire derrière lui », a déclaré Jared Geesey à Epoch Times, notant que 7000 personnes ont investi 5 millions de dollars pour amener « Sound of Freedom » dans les salles de cinéma. « Lorsque vous vous engagez dans un contenu d’Angel Studios, vous savez que le public le soutient ».
Jared Geesey a souligné l’aspect « pay it forward » du studio avec sa technologie brevetée, qui, selon lui, constitue une grande partie du moteur de son succès. Grâce à un code QR fourni, les spectateurs sont invités à payer pour que d’autres personnes regardent le film.
Il a baptisé la communauté d’investisseurs « Angel Guild (Guilde des Anges) », qu’il a décrite comme les « 100.000 investisseurs à travers le monde » qui, contrairement au modèle des studios hollywoodiens où quelques dirigeants décident de ce qui est diffusé sur les plateformes médiatiques, sélectionnent le contenu.
« Aucun dirigeant ne peut donc donner son feu vert à un contenu », affirme Jared Geesey. « Nous décidons en demandant aux gens quel contenu ils veulent. »
La Guilde des anges a été à l’origine de la sélection de « Sound of Freedom ».
Angel Studios a sorti en début d’année le film indépendant d’inspiration religieuse « His Only Son (Son fils unique) », qui aurait été rentable. Sa série télévisée, le drame historique chrétien « The Chosen (L’Élu) » sur la vie et le ministère de Jésus de Nazareth, est considérée comme l’une des séries télévisées financées par le crowdfunding qui a connu le plus de succès.
D’autres films sont prévus, notamment « The Shift (« Le changement »), un drame dystopique de science-fiction dont la première est attendue en décembre.
Des choix de contenu fondés sur des principes inspirants
Selon Jared Geesey, le contenu est obtenu en posant les deux questions suivantes : 1. Ce contenu permet-il de faire croître la lumière, définie comme « tout ce qui est bon, noble et inspiré par des valeurs », et 2. À quel point serions-nous déçus si ce contenu n’était pas diffusé par Angel Studios ?
« Seuls six pour cent des contenus reçoivent le feu vert, et tout le monde peut s’inscrire et faire partie de la Guilde qui choisit les contenus qui auront un impact sur la culture de demain », explique Jared Geesey.
« Nous invitons les meilleurs créateurs de contenu », ajoute-t-il.
Jared Geesey souligne également que le modèle d’Angel Studios permet d’observer le succès de son contenu de manière totalement différente du modèle traditionnel des studios.
« C’est vraiment différent d’un week-end d’ouverture hollywoodien lorsqu’il s’agit de savoir si vous avez un public », conclut Jared Geesey. « Pour nous, il s’agit de regarder et de célébrer avec la communauté des personnes qui ont créé et mis au monde ce contenu grâce à leurs investissements. »
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