À l’image de son blason – un bateau représentant les nautes, les marchands de l’eau de l’antiquité – l’histoire de Paris est étroitement liée à son fleuve, qui servit pendant des siècles à ravitailler la capitale et à se déplacer dans la ville. Depuis l’arrivée de l’ère industrielle, le transport fluvial sur la Seine a été remplacé par le transport routier, du moins jusqu’à aujourd’hui où ce mode de transport moins polluant, moins consommateur de pétrole et moins bruyant revient à la mode. Un renouveau dont Paris, premier port fluvial de France et second d’Europe, pourrait bénéficier, à condition de repenser sa logistique autour du fluvial.
Paris, premier port fluvial de France
Ce sont les situations géographiques uniques de Paris et du bassin parisien qui font de la capitale un carrefour francilien et européen dans le transport fluvial. Relié par l’ouest au port maritime du Havre, il permet de transporter des marchandises vers le nord de la France via l’Oise, vers l’est par la Marne et le sud par l’amont de la Seine. Son expansion vers le nord de l’Europe est prévue en 2023, avec le futur Canal Seine Nord reliant Le Havre, Paris et Bruxelles.
La portion parisienne de la Seine s’étend sur 12 km et comporte 70 installations portuaires situées en majorité dans les arrondissements périphériques. Près de 50% du trafic fluvial en Île-de-France est réalisé en interrégional, le reste servant au transport national, voire européen. Sur l’ensemble des modes de déplacement et des denrées, il représente 13% de l’approvisionnement en Île-de-France.
Selon Haropa-Ports de Paris, 22 millions de tonnes de marchandises ont transité dans les ports franciliens en 2012. 75% du transport est utilisé pour le bâtiment (matériaux de construction et remblais), le reste pour les produits de la grande distribution. En 2014, 130.000 conteneurs de biens de consommation courante sont passés par le port de Gennevilliers – le plus important d’Île-de-France, en nette croissance, mais encore trop peu pour intéresser les industriels, privilégiant un transport routier mutualisé et donc encore moins cher.
La Seine sous-exploitée
En France, la majorité (86%) des marchandises agricoles et alimentaires est en effet acheminée par le transport routier, contre 10% par le rail et 4% pour le transport par voie fluviale. Pourtant ce dernier génère 5 fois moins de gaz à effet de serre et consomme 4 fois moins de carburant.
Le fait que la logistique des industriels soit aujourd’hui centralisée autour du transport routier joue beaucoup dans la balance des coûts. C’est pourquoi les pouvoirs publics commencent à s’intéresser au fluvial dans la région avec plusieurs appels à projet déposés ces deux derniers mois.
Jérôme Libeskind, expert en logistique urbaine, rappelait dans une interview au JDD que «les chantiers, notamment ceux du Grand Paris Express, offrent une belle opportunité de développer l’usage de la Seine. Pour apporter les matériaux de construction et les granulats ou évacuer les déchets, elle reste une voie royale».
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