Avec la nouvelle économie du web, tous les secteurs des services sont en train de perdre progressivement leurs parts de marché et leurs capacités d’emplois. Les voyagistes, les banques, les hôtels, les transports, les services marketing, la presse, mais aussi les médecins, les pharmacies, les professions juridiques, etc. subissent de plein fouet la concurrence des nouvelles applications collaboratives accessibles via les smartphones.
Le match n’est pourtant pas équilibré, l’ « ancienne économie » devant jouer avec plusieurs inconvénients de son côté : une administration et des bureaux physiques, des charges salariales et patronales plus élevées, l’entretien des bâtiments, etc. La nouvelle économie dématérialisée, quant à elle, est maintenant accessible dans toutes les mains et à tout moment : un match truqué d’avance qui annonce la destruction de plusieurs branches métier dans les années à venir.
L’application collaborative Airbnb emploie 600 personnes quand le groupe Accor en emploie 180.000.
Une économie du partage qui crée moins d’emplois
La dématérialisation des informations et des services est, semble t’il, sur le point aujourd’hui de détruire le tissu social et économique de l’ancienne économie. Des centaines d’emplois bien réels avec un contact humain, sont remplacés progressivement par des applications smartphones administrées par une dizaine de personnes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
L’application Airbnb qui propose un service de location de chambre de particulier à particulier a été créée en 2008. Elle vaut maintenant plus que la chaîne hôtelière historique du groupe français Accor. À la différence qu’elle emploie seulement 600 personnes quand le groupe Accor en emploie 180.000. Elle a donc besoin de 300 fois moins de ressources humaines pour un chiffre d’affaires plus important : économiquement c’est un rêve, socialement c’est un échec.
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Aujourd’hui la guerre entre les taxis et les utilisateurs d’Uberpop n’est que la partie submergée de l’iceberg. Ce sont à terme des centaines de milliers d’entreprises et d’emplois qui sont menacés, remplacés par des outils numériques et quelques informaticiens derrière leur ordinateur travaillant sur les métadonnées et la géolocalisation.
L’économie collaborative: un modèle pour tous, la réussite pour quelques uns
Des nouveaux emplois sont bien sûr créés par l’économie numérique – la plupart devant un ordinateur toute la journée. Il faudrait encore étudier leur proportion par rapport au nombre d’emplois créés chaque année par l’économie traditionnelle.
Avec des algorithmes de machines pouvant travailler 24h/24, des applications pouvant remplacer virtuellement les conseils d’une personne à tout moment, et des principes collaboratifs basés sur des échanges de services gratuits au sein d’une communauté, il devient clair que la création d’emplois venant de l’économie du numérique sera très inférieure à celle de l’économie réelle. Elle a aussi l’avantage de voir ses services externalisés parmi la population, sans frais et sans charge. Par contre, les dividendes pour la poignée des développeurs et actionnaires des start-ups à l’origine des applications collaboratives, seront très importants – trop importants.
D’après le reportage ci-dessous de France 2, l’économie du partage représentait 13 milliards d’euros en 2014 et représentera 295 milliards d’euros en 2025. Des chiffres peut être impressionnants en tant que création de richesse, mais créant au final beaucoup moins d’emplois que l’économie réelle.
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