Pour la rentrée littéraire, l’écrivaine sénégalaise Fatou Diome publie « Les veilleurs de Sangomar ». Le récit revient sur le naufrage du Joola, qui a coulé en 2002 au large du Sénégal avec 2 000 passagers dont 67 ont survécu. Interviewée par France Inter et Le Monde, elle clame sa fierté d’être africaine – loin des discours sur la colonisation, et sa volonté de construire l’avenir.
« Quand il y a des tragédies, comme ça, on en parle dans l’actualité, puis il y a le procès. Mais je ne voulais pas aller au tribunal, explique-t-elle. Je voulais m’intéresser à la chambre à coucher, là où les gens sont face à leur blues. Comment on comble les béances d’une vie pour continuer à marcher », voilà comment Fatou Diome explique l’origine de son dernier roman paru aux éditions Albin Michel.
Fatou Diome, au sujet de son dernier roman, sur le naufrage du Joola, au large du Sénégal : « Je voulais m’intéresser à la chambre à coucher, là où les gens sont face à leur blues. Comment on comble les béances d’une vie pour continuer à marcher » #le79Inter @AliBaddou pic.twitter.com/z2Vwtu0qaI
— France Inter (@franceinter) August 30, 2019
Interrogée par le journal Le Monde, elle affirmait que la rengaine sur la colonisation et l’esclavage était devenue un fond de commerce. Sur France Inter, l’écrivaine s’est expliquée : « Je suis née libre. J’ai hérité des fruits de la négritude. Il faut l’entériner. Si je dis que je suis colonisée, j’invalide le travail de Senghor et Césaire. J’ai beaucoup trop de respect pour eux pour ça. On risque moins à critiquer l’esclavage qu’à critiquer la politique de l’immigration actuellement. Affrontons les problèmes d’aujourd’hui! », a t’elle déclaré.
L’écrivaine Fatou Diome : « Je suis née libre. J’ai hérité des fruits de la négritude. Il faut l’entériner. Si je dis que je suis colonisée, j’invalide le travail de Senghor et Césaire. J’ai beaucoup trop de respect pour eux pour ça #le79Inter @AliBaddou pic.twitter.com/sPV0Mfzewp
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En ajoutant: « Je connais mon histoire, je la revendique, mais je ne veux pas que ce soit un sac à dos qui me retienne. Je veux que ce soit un socle depuis lequel bondir pour aller vers l’avenir ».
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