Les universités et les grandes écoles françaises ont exprimé lundi leur rejet du Rassemblement national au lendemain du premier tour des législatives, évoquant la mise « en danger » de l’enseignement supérieur et « la chance qu’il offre à toute la jeunesse ».
« Les résultats du premier tour des élections législatives anticipées montrent un risque réel que le Rassemblement national puisse disposer d’une large majorité à l’Assemblée nationale au soir du second tour », écrivent ces établissements dans un communiqué commun.
France Universités, qui regroupe 74 universités, la Conférences des directeurs des écoles françaises de management(CDEFM), la Conférence des directeurs des écoles d’ingénieurs (Cdefi) et la Conférence des grandes écoles (CGE) estiment que « la menace est immédiate, réelle et inédite » et « doit être affrontée avec gravité et détermination ».
Selon les résultats du premier tour des législatives, le camp présidentiel est arrivé en troisième position dimanche avec 20,04% des suffrages, derrière le Nouveau Front populaire (27,99%) et Le Rassemblement national, largement en tête avec 33,14% des suffrages.
« Défendre les valeurs de la République »
« Parce qu’elle se fonde sur des principes d’exclusion, de repli, mais aussi sur la peur et le rejet de l’autre, la politique portée par le Rassemblement national met en danger notre enseignement supérieur et la chance qu’il offre à toute la jeunesse, quels que soient son parcours, ses origines et son milieu social », martèlent-ils.
Selon ces établissements de l’enseignement supérieur, la politique du RN « compromet l’accueil d’étudiants étrangers », « menace également l’indépendance du service public, de l’enseignement supérieur dans son ensemble, ainsi que l’autonomie de sa recherche et la liberté académique et pédagogique ».
« C’est encore une autre idée de l’Europe dont nous ne voulons pas, celle où les universités européennes n’auront plus leur place et où la mobilité étudiante portée par le programme Erasmus, plébiscité depuis de nombreuses années, est en danger », poursuivent-ils.
Ces établissements considèrent par ailleurs que « l’alerte dépasse les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Il ne s’agit donc pas de protéger des intérêts corporatistes mais bien de défendre les valeurs de la République ».
« L’heure n’est pas aux consignes de vote »
Alors que partout en France des voix s’élèvent pour faire « barrage au RN », la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence a déclaré sur X que « l’heure n’est pas aux consignes de vote. Les Français sont responsables ». Car d’après elle, « ce vote oblige les responsables nationaux à écouter les élus locaux qui, depuis des années, alertent sur les fractures naissantes du pays ». La sécurité, le pouvoir d’achat, la santé, les problèmes d’immigration… sont des problèmes qui touchent les Français et qui n’ont pas été pris en compte par le élus. La montée du RN n’est pas une surprise pour elle qui « comprend et respecte le choix » des Français.
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