Un éléphant d’Asie captif nommé Kaavan a fait l’objet d’une campagne de défense des droits des animaux très médiatisée pendant des années après la révélation de sa vie solitaire enchaînée.
Enfin, les supporters triomphants de Kaavan font la fête, car l’éléphant de 35 ans doit quitter le zoo de Maraghazar à Islamabad, au Pakistan, pour un sanctuaire animalier de plus de 10 000 hectares au Cambodge.
Kaavan est né au Sri Lanka en 1985 et est arrivé au Pakistan à l’âge de 1 an. Au zoo, Kaavan était régulièrement enchaîné par les pieds dans son enclos de 90 m sur 140 m, et on lui a diagnostiqué une sorte de « maladie mentale » due à un isolement social prolongé.
Les militants qui suivent l’histoire de Kaavan soupçonnent depuis longtemps que l’éléphant était maltraité par ses gardiens. La pétition lancée pour sauver Kaavan affirme qu’après que la compagne éléphante de Kaavan, Saheli (qui signifie une amie en hindi), est morte en 2012 à cause de la gangrène et de la négligence, Kaavan a été laissé entièrement à lui-même. Les éléphants sont par nature des animaux sociaux ; le couple avait partagé un enclos avec bonheur depuis 1990.
Des centaines de milliers d’activistes ont pétitionné pour que Kaavan soit relocalisé et ait une vie meilleure. Pourtant, l’Express Tribune au Pakistan a rapporté en 2016 que les dires des responsables du zoo d’Islamabad selon lequels Kaavan n’était pas enchaîné sauf en cas de « tendances violentes ». Néanmoins, chroniquement sous-alimenté et peu à l’abri d’un soleil de plomb, Kaavan a montré de nombreux signes de détresse physique et psychologique, y compris des balancements et des coups de tête.
Selon l’agence de presse pakistanaise, Jalal-ud-din Ahmad, membre du personnel du zoo d’Islamabad, a déclaré à l’AFP : « Amenez une femelle éléphant et vous verrez des changements très positifs dans le comportement de Kaavan », alors que le propre gardien de l’éléphant, Mohammad Jalal, avait admis qu’il l’avait « à peine vu heureux ».
En réponse aux efforts inlassables des défenseurs des animaux, une déclaration de la Haute Cour d’Islamabad a officialisé l’émancipation de Kaavan. Le 21 mai, le juge en chef Athar Minallah a officiellement condamné les conditions de vie au zoo d’Islamabad, tout en ordonnant la libération de Kaavan (pdf) lors d’une audience publique.
Le juge en chef a déclaré : « Il n’y a ni installations ni ressources adéquates pour fournir des conditions de vie qui répondraient aux besoins comportementaux, sociaux et physiologiques des animaux. Kaavan, l’éléphant, a été traité avec cruauté, supportant une douleur et une souffrance inimaginables au cours des trois dernières décennies […] La douleur et la souffrance de Kaavan doivent prendre fin en le transférant dans un sanctuaire pour éléphants approprié, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. »
Deux mois plus tard, les responsables du gouvernement pakistanais ont accordé au groupe de protection des animaux Free the Wild l’autorisation de transférer Kaavan.
L’une des co-fondatrices de Free the Wild, Gina Nelthorpe-Cowne, a déclaré sur le site web de l’organisation que la décision de rapatrier Kaavan faisait suite à cinq années « d’efforts acharnés » de la part du groupe d’aide sociale et de son réseau de soutien étendu, Team Kaavan.
Au moment où nous écrivons ces lignes, la santé de Kaavan est en cours d’évaluation par l’équipe de vétérinaires de Free the Wild. En attendant qu’il soit apte à voyager, l’équipe demandera un permis pour déplacer Kaavan vers sa nouvelle demeure au sanctuaire de Lek dans le parc naturel des éléphants au Cambodge.
L’acclimatation de l’éléphant de 35 ans à sa caisse de transport temporaire est un processus qui pourrait prendre jusqu’à un mois, a déclaré Gina. Tout va bien, Kaavan devrait pouvoir goûter à sa première journée liberté depuis 34 ans d’ici la fin du mois de septembre.
« Nous sommes ravis », a déclaré Gina. « Nous vous tiendrons tous informés de l’avancement de ce projet qui fera date. »
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