Zhu Di (1360-1424), le quatrième fils de l’empereur Hongwu, prince de Yan, est devenu en 1403 l’empereur Yongle, qui a gouverné la Chine durant 22 ans. Il a consolidé la dynastie Ming et a été considéré, grace au succès de ses entreprises, comme un empereur remarquable.
Le prince de Yan, le moineau
Une histoire légendaire relate que tandis que l’empereur Hongwu montrait fièrement la solidité du mur d’enceinte de la capitale à son conseiller Liu Bowen, aussi connu pour être le « Divin Nostradamus chinois » en raison de ses prophéties, Liu a répondu : « Les murs sont hauts et solides mais un moineau peut passer par-dessus ».
Ce n’est que quelques années plus tard, quand le prince de Yan a pris la capitale avec son armée renversant celle de son neveu et qu’ il a accédé de lui-même au trône, que certains ont commencé à penser que le moineau se reférait au prince de Yan, car « Yan » en chinois signifie aussi moineau.
En tant que quatrième fils de l’empereur Hongwu, le prince de Yan démontrait, dans sa jeunesse, une grande capacité pour le commandement militaire, ses succès contre les forces mongoles dans le Nord avaient fait de lui le candidat le plus apte à la succession, le second seulement après le prince héritier. À la mort du prince héritier, l’empereur désigna son petit-fils pour lui succéder, le prince de Yan fut déçu mais présumait encore qu’il lui serait réservé un rôle majeur à la cour.
Cependant, le jeune et nouvel empereur envisageait la situation tout autrement. Avec ses conseillers, il orchestra d’ôter tout pouvoir à ses oncles ce qui aboutira pour l’un d’eux au suicide et pour l’autre à la prison jusqu’à la fin de sa vie. Comprenant le sort qui lui était réservé, le prince de Yan déclara que l’empereur inexpérimenté était devenu victime de conseillers malveillants et en août 1399, il lança une campagne de rébellion. En juillet 1402, après trois années de guerre civile, Zhu Di renversa le gouvernement du jeune empereur et accéda au trône de l’empire en 1403. Il prit pour nom de règne Yongle (Joie éternelle).
Le rétablissement de l’économie et la tolérance religieuse
Après avoir entrepris une purge implacable parmi les groupes politiques fidèles et proches du jeune empereur disparu, l’empereur Yongle s’est immédiatement focalisé sur la restauration de l’économie dévastée par la guerre civile.
Impatient de remettre l’économie sur la bonne voie, il travailla diligemment avec un grand sens de la pondération. Il poursuivit en promouvant le programme agricole militaire, convertissant les soldats en fermiers afin qu’ils deviennent autosuffisants. Il appliqua de faibles taxes foncières et ordonna la reconstruction du Grand Canal pour améliorer le réseau de transport fluvial.
Au niveau des religions, l’empereur Yongle était tolérant et traita équitablement le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme. Il nomma beaucoup de conseillers et d’érudits confucéens à la cour et invita un illustre bouddhiste tibétain à visiter la capitale pour promouvoir le bouddhisme. Sous son règne, l’expansion du taoïsme fut encouragée.
La situation économique s’est rapidement rétablie et les gens ont commencé à vivre dans la prospérité, ce qui ne s’était pas produit depuis nombre de décades.
Les affaires étrangères et les missions diplomatiques
Après avoir déstabilisé plusieurs fois d’affilée les tribus mongoles dans ses premières campagnes militaires, l’empereur Yongle a ensuite adopté une approche différente en gagnant leur soutien et en maintenant la paix avec les tribus mongoles et autres tribus nomades de la frontière Nord. En 1410, une série de campagnes militaires fut relancée et par le biais de la diplomatie, le gouvernement chinois fut rétabli dans le Nord.
L’empereur Yongle a étendu son territoire à l’extrême Sud et annexa le Annam (ancien nom du Vietnam) en tant que nouvelle province. Annexion de courte durée puisqu’elle prit fin avec son petit-fils.
Il envoya à plus de six reprises un émissaire eunuque naviguer sur les mers étrangères jusqu’au Sud-est de l’Asie et l’Est de l’Afrique, une aventure qu’aucun empereur de l’histoire chinoise n’avait jamais envisagée. Durant son règne, les échanges économiques et culturels entre la Chine et d’autres pays en Asie et en Afrique furent grandement renforcés, et plus de 30 pays payaient des tributs réguliers à la Chine. Son règne a été le plus prospère de la dynastie Ming.
L’encyclopédie Yongle
Dès son accession au trône, l’empereur Yongle a lancé un décret visant à compiler un grand nombre de classiques de la culture ancienne en un livre appelé Yongle Dadian (Le grand canon de l’ère Yongle ou l’encyclopédie Yongle). Tous les livres des 500 dernières années ont été rassemblés.
Bien qu’ayant apprécié la première édition, il n’était pas complètement satisfait. Très vite, plus de 2 000 érudits furent recrutés. Cela prit trois autres années pour aboutir à l’édition finale de Yongle Dadian. Elle se compose d’un total de 11 095 volumes, composés de 370 millions de caractères chinois.
L’encyclopédie Yongle n’a modifié aucun des contenus des livres recueillis. En raison de son immensité, il n’était pas possible de l’imprimer et les 370 millions de caractères ont été retranscrits à la main.
L’encyclopédie Yongle couvre l’astronomie, la géographie, l’humanité, la religion, la moralité, le système politique, la description d’événements naturels et inhabituels, les anecdotes, l’agriculture, l’art, le théâtre, etc. Plus de 8 000 livres de la période prédynastique Qin jusqu’au début de la dynastie Ming ont été réunis et répertoriés. Tous les enseignements du taoïsme, bouddhisme, confucianisme et d’autres enseignements ont été récoltés et indexés. Cela a préservé une grande quantité de livres du XIVe siècle de la Chine, comprenant la philosophie, l’histoire, la géographie, la langue, la littérature, l’art, la religion, la science, la technologie et d’autres domaines.
L’empereur Yongle est décrit par les historiens chinois comme un empereur sage, un bon stratège, un homme courageux et intelligent. Il est considéré comme l’un des plus éminents empereurs de l’histoire chinoise.
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