L’envoyé spécial Steve Witkoff a rencontré hier le président russe Vladimir Poutine dans le cadre d’un effort plus large de normalisation des relations entre Washington et Moscou.
Cette réunion est intervenue alors que le président Donald Trump tente de conclure un accord de cessez-le-feu qui mettrait temporairement fin aux combats en Ukraine, dans un contexte d’invasion russe.
M. Witkoff a été filmé en train de serrer la main de M. Poutine avant que les deux hommes ne se rencontrent à la bibliothèque présidentielle de Saint-Pétersbourg pour discuter de l’Ukraine et d’autres questions.
M. Witkoff est rapidement devenu un acteur clé de la stratégie diplomatique de l’administration Trump, s’efforçant d’encourager la conclusion d’accords dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine ainsi que dans le conflit entre Israël et le Hamas.
M. Poutine a déjà donné son accord de principe à M. Trump pour un cessez-le-feu de 30 jours en Ukraine, mais il ne s’est pas engagé à conclure un accord. Le dirigeant russe a émis un large éventail de demandes fréquemment modifiées à chaque fois qu’un accord semblait sur le point d’être conclu.
À cette fin, M. Poutine a demandé que l’Ukraine soit formellement exclue de l’OTAN, que la taille de l’armée ukrainienne soit limitée et que la Russie obtienne la totalité des territoires des quatre régions ukrainiennes qu’elle revendique comme siennes, même si Moscou ne contrôle complètement aucune d’entre elles.
L’administration Trump a rencontré un premier succès en obtenant de Kiev et de Moscou qu’ils acceptent provisoirement deux autres cessez-le-feu restreints, l’un protégeant les infrastructures énergétiques et l’autre le commerce maritime en mer Noire.
Ces deux accords se sont toutefois effondrés presque immédiatement, les forces ukrainiennes et russes s’accusant mutuellement d’avoir violé l’interdiction d’attaquer les sites énergétiques et Moscou émettant de nouvelles exigences concernant l’accord sur la mer Noire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que Moscou ne s’engageait pas de bonne foi dans les négociations de cessez-le-feu et l’a accusé de traîner les pieds pour s’assurer des avantages plus importants sur le champ de bataille avant de s’asseoir à la table des négociations.
« Ils font traîner les négociations et essaient de coincer les États-Unis dans des discussions interminables et inutiles sur de fausses ‘conditions’, juste pour gagner du temps et ensuite essayer de s’emparer de plus de terres », a expliqué M. Zelensky à Paris le mois dernier.
De son côté, Donald Trump semble également perdre patience face aux contre-propositions de Moscou.
« La Russie doit se bouger », a écrit Donald Trump sur sa plateforme de médias sociaux Truth vendredi. « Trop de gens MEURENT, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée – une guerre qui n’aurait jamais dû avoir lieu, et qui n’aurait pas eu lieu, si j’avais été président !!! »
Alors que les États-Unis tentent d’amener la Russie à négocier un cessez-le-feu, Moscou est occupée à renforcer ses alliances de facto avec l’Iran et la Chine.
Le vice-premier ministre russe, Alexey Overchuk, a déclaré lors d’une visite en Chine le mois dernier que Moscou s’efforçait d’équilibrer son rapprochement avec Washington, d’une part, et son alliance croissante avec Pékin, d’autre part.
« En ce qui concerne les relations entre la Russie, la Chine et les États-Unis, nous ne devrions pas développer de relations avec un pays au détriment d’un autre et vice-versa », a affirmé M. Overchuk.
Moscou et Pékin continuent de développer un partenariat stratégique global qui a approfondi leurs liens économiques, diplomatiques et militaires, notamment en multipliant les exercices militaires conjoints sino-russes dans le monde entier.
M. Poutine et M. Trump ne se sont pas rencontrés en personne depuis le début du second mandat de M. Trump, en janvier.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré que M. Poutine et M. Witkoff pourraient discuter de la possibilité d’un face-à-face entre les deux dirigeants.
M. Peskov a déclaré aux médias d’État russes qu’aucune percée n’était attendue dans les négociations sur le cessez-le-feu lors des entretiens entre M. Witkoff et M. Poutine.
En revanche, il a déclaré que la réunion serait l’occasion pour la Russie d’exprimer ses « préoccupations » à Washington.
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