L’envoyé spécial du président américain va rencontrer le ministre iranien des Affaires étrangères à Rome pour le second round des négociations sur le nucléaire

Le ministre iranien des Affaires étrangères a demandé à Washington de clarifier ses exigences pour le second round de négociations concernant les programmes nucléaires iraniens

Par Ryan Morgan
21 avril 2025 01:07 Mis à jour: 21 avril 2025 15:16

L’envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, est arrivé à Rome le 19 avril pour un second round de discussions avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, alors que le président américain Donald Trump cherche à conclure un nouvel accord pour freiner les ambitions nucléaires de Téhéran.

Au cours de son premier mandat, M. Trump a retiré les États-Unis de l’accord de 2015 visant à limiter le développement nucléaire de l’Iran, a réimposé des sanctions et a appelé à la mise en place d’un nouveau cadre pour empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire. Téhéran, à son tour, est revenu sur les engagements pris en vertu de l’accord de 2015, à savoir plafonner ses stocks d’uranium et limiter l’enrichissement de l’uranium à un taux de pureté de 3,67 %.

Dans un rapport publié en février, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) des Nations unies a conclu que l’Iran avait stocké environ 274 kg d’uranium enrichi à 60 %. L’Iran devrait enrichir l’uranium à 90 % pour obtenir des matières fissiles de qualité militaire.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, M. Trump a repris ses efforts pour obtenir un nouvel accord et a récemment menacé de recourir à une action militaire si Téhéran n’acceptait pas de nouvelles conditions.

M. Witkoff, l’envoyé spécial de M. Trump pour les affaires du Moyen-Orient, s’est entretenu indirectement avec M. Araghchi pour la dernière fois le 12 avril à Oman. Lors de cette première rencontre à Mascate, le diplomate omanais Badr al-Busaidi a transmis des messages entre les représentants américains et iraniens.

M. Trump a déclaré que l’Iran ne devait pas se doter de l’arme nucléaire. Washington et Téhéran ne semblent pas s’entendre sur les autres activités nucléaires que l’Iran peut continuer à mener.

Dans une déclaration faite le 15 avril, M. Witkoff a affirmé que l’Iran « doit arrêter et éliminer son programme d’enrichissement de l’uranium et de fabrication d’armes nucléaires ».

Dans sa réponse du 16 avril, M. Araghchi a affirmé que Washington avait fait des déclarations contradictoires sur ses conditions de négociation. Le diplomate iranien a indiqué que Téhéran n’allait pas abandonner complètement son programme d’enrichissement de l’uranium.

« Nous sommes prêts à instaurer la confiance concernant d’éventuelles préoccupations, mais la question de l’enrichissement n’est pas négociable », a souligné M. Araghchi mercredi.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a fait savoir qu’il s’attendait à ce que M. Witkoff clarifie les conditions de négociation de Washington lors de la réunion du 19 avril à Rome.

Dans un autre commentaire lors d’une conférence de presse à Moscou vendredi, M. Araghchi a déclaré qu’un nouvel accord avec l’administration Trump était possible « s’ils font preuve de sérieux et ne formulent pas d’exigences irréalistes ».

M. Araghchi s’est rendu en Russie après les négociations du 12 avril à Oman. Le ministère iranien des Affaires étrangères a informé Téhéran de son intention de consulter toutes les parties restantes de l’accord nucléaire de 2015 – la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni – alors que les négociations se poursuivent en vue d’un nouvel accord avec les États-Unis.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a fait savoir que Moscou était prêt à faciliter la poursuite des pourparlers entre Washington et Téhéran.

« Nous sommes prêts à aider, à servir de médiateur, à jouer n’importe quel rôle qui sera utile du point de vue de l’Iran et qui sera acceptable pour les États-Unis », a déclaré M. Lavrov vendredi, dans des propos rapportés par l’agence de presse russe TASS.

Aux côtés de M. Araghchi lors de la conférence de presse de vendredi, M. Lavrov a affirmé que la Russie attendait également plus de détails sur les attentes de l’administration Trump dans les pourparlers de Rome.

« S’ils ne présentent pas d’exigences irréalistes et impossibles à satisfaire, nous parviendrons probablement à un accord », a souligné le ministre russe des Affaires étrangères.

Le président Trump tente simultanément de négocier un nouvel accord sur le nucléaire iranien tout en jouant le rôle de médiateur dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Un règlement du conflit ukrainien s’est avéré difficile à trouver, et M. Trump a averti vendredi qu’il pourrait se retirer de cet effort s’il ne voyait pas de progrès rapides entre Moscou et Kiev.

Moscou a renforcé ses liens diplomatiques avec Téhéran depuis 2022, alors qu’il est confronté à des sanctions internationales et à un isolement diplomatique du fait de son invasion de l’Ukraine.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.