EUROPE

Boutcha et les accusations de «crimes de guerre» en Ukraine

mars 31, 2023 9:32, Last Updated: mars 31, 2023 9:36
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Les forces russes sont accusées de nombreux « crimes de guerre » en Ukraine, comme à Boutcha, près de Kiev, devenue le symbole des atrocités qui leur sont imputées depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022.

Plusieurs enquêtes internationales ont été lancées sur des accusations – rejetées par Moscou – de bombardements indiscriminés, viols, torture, exécutions sommaires, et des « déportations » d’enfants qui ont valu à Vladimir Poutine un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale (CPI). Les forces ukrainiennes sont elles-mêmes accusées d’exécutions sommaires de prisonniers russes.

Rappel de faits marquants

– À Boutcha, 20 corps d’hommes en civil abattus ont été découverts le 2 avril 2022 dans la rue Iablounska, premières indications des atrocités et destructions commises pendant l’occupation russe en mars de banlieues du nord-ouest de Kiev – Boutcha, Irpine, Borodianka…

– Au total selon les estimations ukrainiennes, quelque 400 corps de civils seront retrouvés à Boutcha et plus de 1000 dans la région, nombre d’entre eux dans des fosses communes creusées par les habitants quand la brutalité des combats rendait les cimetières inaccessibles.

La ministre des Affaires Étrangères Catherine Colonna s’était rendue le 30 mai 2022 à Boutcha, dans les environs de Kiev, où des civils avaient été massacrés par l’armée russe selon les autorités ukrainiennes. (Photo by SERGEI CHUZAVKOV/AFP via Getty Images)

– Le théâtre de Marioupol a été bombardé le 16 mars 2022, tuant de nombreux civils qui s’y étaient réfugiés alors que cette grande ville portuaire sur la mer d’Azov était assiégée.

– La municipalité avait déploré à l’époque environ 300 morts. Amnesty International a revu le bilan à la baisse en juin, estimant qu’« au moins une douzaine de personnes sont mortes dans l’attaque, et sûrement bien davantage ».

– L’Ukraine a annoncé en septembre 2022 avoir exhumé 447 corps d’un site d’enterrement de masse à Izioum, ville reprise aux Russes dans le nord-est, dont 30 avec des « signes de torture ».

– Les forces russes sont également accusées de frappes sur des civils dans plusieurs localités, comme le 8 avril 2022, où une attaque au missile sur la gare de Kramatorsk a tué une soixantaine de civils cherchant à fuir la région.

– En juin 2022, Amnesty International a estimé que des centaines de civils avaient péri dans des attaques incessantes sur Kharkiv (nord-est), dont beaucoup avec des bombes à fragmentation. Selon l’ONG, les forces russes ont utilisé, dans sept attaques sur cette ville, des bombes à sous-munitions et des mines à dispersion, interdites par les traités internationaux.

– Le 14 janvier 2023, une frappe sur un immeuble d’habitation à Dnipro (est) a fait encore 46 morts.

– Le 17 mars 2023, la CPI a annoncé un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, « présumé responsable du crime de guerre » de « déportation » d’enfants d’Ukraine vers la Russie. Selon Kiev, plus de 16.000 enfants ont été transférés en Russie ou en zone ukrainienne sous contrôle russe, depuis le début du conflit.

– Le New York Times affirmait le 13 mars que la CPI voulait également poursuivre des Russes concernant les frappes délibérées sur des infrastructures civiles, telles que centrales électriques et hydrauliques.

Une tactique délibérée de déshumaniser les victimes, selon l’ONU

Les enquêteurs de l’ONU ont pour leur part estimé que « les vagues d’attaques menées par les forces armées russes à partir du 10 octobre 2022 contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine et le recours à la torture par les autorités russes pourraient constituer des crimes contre l’humanité ».

Les viols et agressions sexuelles attribués aux forces russes constituent clairement « une stratégie militaire » et « une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes », a estimé en décembre 2022 la représentante spéciale de l’ONU Pramila Patten, dénonçant « des cas horribles et des violences très brutales ».

L’ONU a accusé le 24 mars 2023 les forces russes et ukrainiennes d’avoir commis des exécutions sommaires de prisonniers de guerre. L’organisation a dénoncé les mauvais traitements subis par les prisonniers de guerre ukrainiens (torture, refus de soins médicaux, violences sexuelles …), mais également fait état de menaces de mort ou de violences sexuelles, et de simulacres d’exécution, imposées à des prisonniers russes.

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