La population afghane, qui se souvient de la brutalité du régime taliban, craint à juste titre le retour de ces insurgés, a estimé mardi l’Américano-afghan Khaled Hosseini, auteur du roman à succès « Les cerfs-volants de Kaboul ».
« Les Afghans connaissent les talibans. Ils se souviennent de ce qui s’est passé la dernière fois qu’ils étaient au pouvoir et ils ont raison d’avoir peur », a déclaré M. Hosseini sur la BBC, soulignant les « excès » et « restrictions draconiennes » auxquels la population avait alors dû faire face.
La « réalité très peu enviable » à laquelle sont désormais confrontés ses compatriotes est qu’ils vont désormais « vivre sous un régime qui s’est avéré extrêmement brutal lorsqu’il était en place dans les années 1990 », a-t-il ajouté, affirmant que « les talibans ne sont pas représentatifs de la volonté afghane ».
« Les Afghans connaissent les talibans. Ils se souviennent de ce qui s’est passé la dernière fois qu’ils étaient au pouvoir et ils ont raison d’avoir peur », a estimé mardi l’Américano-afghan Khaled Hosseini, auteur du roman à succès « Les cerfs-volants de Kaboul » #AFP pic.twitter.com/UQoty0thDH
— Agence France-Presse (@afpfr) August 17, 2021
Le romancier de 56 ans, né à Kaboul mais qui a déménagé avec sa famille aux États-Unis en 1980 après l’invasion soviétique, a expliqué avoir parlé à des proches à Herat (ouest du pays). Ces derniers lui « ont décrit les bruits de coups de feu et de combats en cours » et ont vu apparaître des drapeaux talibans.
Craindre une « crise humanitaire »
« Maintenant, ils sont à la maison, ils sont anxieux, inquiets, ils ont peur, comme des millions d’autres Afghans », a-t-il ajouté.
Khaled Hosseini, qui dirige une fondation d’aide à l’Afghanistan, a dit sur son site internet craindre une « crise humanitaire ».
Cartoon de Chappatte #Talibans (Les Cerfs-volants de Kaboul) pic.twitter.com/ViqXW7sNFU
— michel henrion (@michelhenrion) August 15, 2021
Manque « d’empathie » pour la population locale
Il a exhorté les États-Unis et la communauté internationale à faire pression sur les talibans pour qu’ils n’appliquent pas « la violence de manière punitive sur les citoyens afghans » et qu’ils respectent les droits humains, « en particulier ceux des femmes et des filles ».
L’auteur, à l’origine d’une série à succès qui se déroule en Afghanistan, a aussi demandé lundi sur Twitter aux États-Unis d’accepter des réfugiés afghans comme à la fin de la guerre du Vietnam.
C’est la journée du cerf-volant. Me suis rappelée un ? poignant Les cerfs-volants de #Kaboul . En Afghanistan, le cerf-volant est une tradition, où de grandes batailles se livrent dans le ciel durant plusieurs mois. Bien d’adon…
Fred Pellerin – Le grand cerf-volant #Vigneault pic.twitter.com/NqvyrgbHV8— Térez (@Ptitsmotsdits_) August 16, 2021
Khaled Hosseini, qui confie avoir voté pour Joe Biden, a cependant fustigé sur la BBC son discours de lundi, dénonçant un manque « d’empathie » pour la population locale, et s’est interrogé a posteriori sur l’utilité de l’intervention américaine.
« A quoi tout ça a servi ? » a-t-il interrogé. Si la présence de femmes au Parlement et la scolarisation de millions de filles s’est améliorée ces dernières années, « tout cela est maintenant remis en question », a-t-il souligné, et « reste à voir si ces progrès seront durables ».
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