Les difficultés que rencontrent les agriculteurs pour trouver des employés agricoles ont empiré avec la crise sanitaire. En effet, comme les agriculteurs font souvent appel à des travailleurs étrangers – faute de pouvoir trouver une main-d’œuvre locale – la fermeture des frontières, dû à la crise du coronavirus, a encore aggravé la situation en resserrant l’étau.
Pas d’autres choix que d’embaucher des travailleurs étrangers
Si nombre des agriculteurs travaillent seuls ou avec des membres de leur famille, certains n’ont pas d’autres choix que d’embaucher des travailleurs étrangers, relate Var-matin.
Jean-Marc Pertusa, viticulteur entre La Croix-Valmer et Gassin, explique que le recours à la main-d’œuvre étrangère est plus simple, et il en explique les raisons : « Les gens d’ici viennent un jour, et pas le lendemain. Ils aiment bien la campagne mais ne veulent pas y travailler. »
Dans la plaine de Cuers-Pierrefeu, Julien Baudino et son frère, Alexandre Baudino, du domaine de la Vieille Tour, témoignent également des mêmes difficultés. Eux aussi font appel à des saisonniers étrangers. « On travaille avec des Espagnols depuis une vingtaine d’années », explique Julien. Alexandre ajoute : « On n’arrive pas à trouver cette main-d’œuvre en France, même pour les vendanges. Certains viennent le matin et pas l’après-midi. D’autres viennent un jour et pas le lendemain. On a fait une croix dessus, ils ne sont pas fiables. » Julien renchérit : « Il y a peu de monde volontaire dans cette filière. On n’a jamais eu de problème avec les Espagnols. Comme on les loge, ils nous coûtent plus cher que des employés français. Mais, au moins, on peut compter sur eux. »
La pénibilité des travaux agricoles rebutent les Français, qui préfèrent la facilité !
Les travaux agricoles sont difficiles, ils demandent d’être physiquement endurant, sans oublier le fait qu’ils doivent être menés par tous les temps. De plus, avec la crise sanitaire du coronavirus, la situation ne s’est pas arrangée.
Une maraîchère de la région hyéroise, Marine Renard, le confirme : « Pendant la crise du Covid, je n’ai même pas fait appel au volontariat, qui n’est pas du bénévolat. On a tous refusé d’employer des volontaires. C’est simple : les gens ne veulent pas se baisser. » Elle ajoute : « J’ai énormément de demande, je pourrais en planter des fraises ou des haricots, mais je ne trouve personne pour les ramasser. Je ne veux pas développer mon entreprise pour cela. J’ai eu des stagiaires, rémunérés. Ils avaient le sécateur dans une main, le téléphone portable dans l’autre… Fatalement, à un moment, ils se coupaient et se retrouvaient en arrêt de travail. »
Marine Renard préfère donc faire cavalier seul. « Dans le Var, les fermes sont petites, beaucoup travaillent en famille. Bien sûr, on peut tomber sur la bonne personne. […] Mais un bon employé agricole, c’est difficile à trouver. Si on vient travailler dans les champs, on en connaît les contraintes, et il y en a dans toutes les professions. Dans l’agriculture, l’été, c’est de bonne heure pour éviter les grosses chaleurs, il y a les autres aléas climatiques aussi. » La jeune femme conclut : « En France, il y a beaucoup d’aides, c’est la facilité. C’est pour cela qu’il y a de la main-d’œuvre délocalisée. »
Les mêmes contrats pour tous : « des contrats français, validés par la MSA »
Effectivement, beaucoup de personnes ont des idées reçues sur l’embauche de saisonniers étrangers. Un agriculteur, interrogé par Var-matin, précise : « Le grand public pense que nous faisons appel à de la main-d’œuvre étrangère pour la payer moins cher et pour en abuser. C’est totalement faux. Nous ne trouvons simplement pas d’ouvriers agricoles sur place. Nous sommes en France, nous payons les étrangers comme des salariés agricoles français. Ils ont une autre mentalité. Ils viennent parce qu’ils ont besoin de travailler, et ils travaillent. C’est normal qu’ils soient payés normalement, ils sont soumis aux mêmes règles. »
Alexandre Baudino confirme de plus que ces travailleurs étrangers « ont des contrats français, validés par la MSA », la MSA étant la Mutualité sociale agricole, qui est le régime de protection sociale obligatoire des personnes salariées et non salariées des professions agricoles.
Avec le confinement, il a fallu trouver d’autres solutions…
Avec la fermeture des frontières à la suite du coronavirus, l’embauche de travailleurs étrangers n’a pas été possible pour beaucoup d’agriculteurs et certains ont dû trouver d’autres solutions, comme travailler avec des membres de leur famille, par exemple. C’est le cas notamment de Jean-Marc Pertusa, qui, en pleine période de confinement, n’a pas pu embaucher des travailleurs espagnols, comme il le fait habituellement. Il explique : « On a travaillé avec nos femmes. On s’est débrouillé comme ça. »
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.