Les alliés de Kiev ont dénoncé lundi le « cynisme » de la Russie qui a organisé une réunion spéciale du Conseil de sécurité présidée par Sergueï Lavrov sur la « défense des principes » de la Charte de l’ONU qu’elle a violée en envahissant l’Ukraine.
« En organisant ce débat, la Russie essaie de se présenter comme un défenseur de la Charte de l’ONU et du multilatéralisme. Rien n’est plus loin de la vérité, c’est cynique », a dénoncé l’ambassadeur européen Olof Skoog, entouré par les représentants des 27 pays de l’UE.
Le 23 février, à l’occasion du premier anniversaire de l’invasion, l’Assemblée générale de l’ONU avait une nouvelle fois à une écrasante majorité (141 voix pour, 7 contre, 32 abstentions) exigé le retrait « immédiat » des troupes russes d’Ukraine.
« Si un multilatéralisme efficace importe à la Russie, c’est le premier moyen de le prouver », a insisté l’ambassadeur européen.
La Russie assure en avril la présidence tournante du Conseil de sécurité et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait le déplacement pour présider cette réunion, un des événements « signature » de cette présidence.
La Russie dénonce l’« hégémonie » des États-Unis
Dans la note de cadrage envoyée aux États membres, la Russie dénonce l’« ordre mondial unipolaire qui s’est installé » après la fin de la guerre froide, « menaçant l’efficacité et la stabilité du système des Nations unies ».
« Aujourd’hui, une autre transformation systémique est à l’œuvre : l’ordre mondial unipolaire atteint naturellement ses limites et décline rapidement, tandis qu’émerge un nouveau système multipolaire », ajoute le texte.
Le système des Nations unies « vit une profonde crise », a estimé Sergueï Lavrov devant la Conseil de sécurité, accusant les Occidentaux, et en particulier les États-Unis, d’en être responsables.
« Cela ne concerne pas seulement l’Ukraine. Cela concerne la façon dont les relations internationales continueront à être dessinées par l’établissement de consensus solides sur la base d’un équilibre des intérêts ou par l’avancée agressive et explosive de l’hégémonie de Washington », a-t-il déclaré.
La Russie est critiquée en retour pour son invasion de l’Ukraine
Assis aux côté de Sergueï Lavrov, le secrétaire général de l’ONU a lui dénoncé sans ambages l’invasion de l’Ukraine, « en violation » du droit international et de la Charte de l’ONU.
« L’invasion russe de l’Ukraine, en violation de la Charte des Nations unies et du droit international, provoque une souffrance massive et la dévastation du pays et de sa population, ajoutant au bouleversement économique mondial causé par la pandémie de Covid-19 », a déclaré Antonio Guterres. « Le système multilatéral est sous une tension plus grande qu’à aucun autre moment depuis la création des Nations unies », a-t-il ajouté, soulignant « les tensions au plus haut » entre « les grandes puissances ».
« Nous faisons face à des crises imbriquées les unes dans les autres sans précédent », a-t-il souligné, mettant en garde contre « les risques de conflit, par mésaventure ou erreur de jugement ».
Appel à la libération des Américains emprisonnés en Russie
Lors de la réunion du Conseil, charte de l’ONU en main, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a de son côté souligné l’importance de la défense de ses valeurs. Mais « la Russie, organisatrice hypocrite de la réunion d’aujourd’hui réunion, a envahi son voisin, l’Ukraine, et frappé au coeur la charte de l’ONU », a-t-elle insisté.
Face à Sergueï Lavrov, elle a également directement appelé à la libération des Américains emprisonnés en Russie Evan Gershkovich, journaliste du prestigieux quotidien américain Wall Street Journal arrêté fin mars, et Paul Whelan, ancien marine détenu depuis 2018. « Utiliser les gens comme pions est une stratégie de faiblesse », a-t-elle lancé, défiant le ministre russe de « regarder dans les yeux » la sœur de Paul Whelan présente dans la salle et sa « souffrance ».
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