Les professionnels des cafés, bars et restaurants sont prêts à assumer une « obligation de moyens », en permettant à leurs clients de scanner à partir du mois d’août leur pass sanitaire à l’entrée de leurs établissements, mais non de « contrôle systématique » de ce dernier.
Au lendemain de l’adoption en Conseil des ministres du projet de loi qui prévoit, en cas de manquement à l’obligation de contrôle du pass sanitaire, une contravention allant jusqu’à 1.500 euros -soit bien moins que l’amende de 9000 euros envisagée mais retoquée par le Conseil d’État – les quatre organisations patronales du secteur étaient toujours opposées au principe même du dispositif.
« Nous continuons de penser que le contrôle du pass sanitaire des clients est impossible de manière systématique pour nos professionnels », a déclaré ce mardi 20 juillet Franck Trouet, porte-parole du syndicat des indépendants de l’hôtellerie-restauration, le GNI.
« On n’est ni videurs ni policiers »
Le GNI et les autres organisations du secteur, Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) et Syndicat national de la restauration thématique et commerciale (SNRTC) exprimeront cette position dans un courrier au Premier ministre, ce mardi.
« On n’est ni videurs ni policiers », estime de son côté Franck Delvau, président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih) Île-de-France, pour qui l’extension du pass sanitaire aux restaurants « semble difficilement applicable ».
« Nous ne sommes en pas en mesure de faire des contrôles »
Accepté par les professionnels à la réouverture des discothèques le 9 juillet, car « les clients y vont au minimum pour 3 heures : faire l’effort de présenter un pass est compréhensible », en revanche pour prendre un verre dans un bar ou un repas au restaurant, « cela ne nous semble pas réaliste de faire supporter au restaurateur la charge d’un contrôle systématique », a-t-il développé.
« Nous sommes prêts à mettre à disposition de nos clients les moyens matériels de scanner le QR Code attestant qu’ils sont en possession d’un pass sanitaire en règle mais en plein service, quand il y a plein d’allées et venues, nous ne sommes en pas en mesure de faire des contrôles », a affirmé M. Trouet, pour qui « il appartient à la police de le faire ».
Légalement, « nous n’avons pas le droit de demander une pièce d’identité à nos clients », a-t-il fait valoir. « Nous prenons acte que l’amende a été revue à la baisse mais c’est le principe même de la responsabilité que nous contestons », a martelé le porte-parole du GNI.
Le projet de loi qui débute ce mardi son chemin au Parlement avant une éventuelle adoption en fin de semaine, prévoit d’étendre le pass sanitaire – prouvant la vaccination complète, un test négatif récent ou l’immunisation- notamment aux cafés, restaurants et trains « à partir de début août ».
Il y aura une « période de rodage » d’environ « une semaine « afin d’ « accompagner les professionnels » dans sa mise en place, a précisé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
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