Les autorités sanitaires chinoises ont récemment annoncé que les dossiers de vaccination Covid-19 et les résultats des tests d’acide nucléique seront automatiquement intégrés dans les codes de santé numériques des citoyens. Mais ce projet a suscité l’inquiétude du public.
L’édition du journal Epoch Times en langue chinoise a recueilli les propos de certains citoyens selon lesquels le régime pourrait rendre la vaccination obligatoire. Ils hésitent à se faire vacciner avec des vaccins fabriqués en Chine en raison de problèmes de qualité et du manque de transparence. Ils pensent également que si les informations relatives à la vaccination sont incluses dans leurs codes de santé, les données pourraient être utilisées pour les discriminer, et leurs déplacements seront plus restreints.
Le 23 mars, la Commission nationale de la santé a organisé une conférence de presse sur le thème de la technologie numérique de la santé. Mao Qun’an, le directeur du département de planification de la commission, a annoncé que la Chine avait réalisé l’ « accès à un code » du code de santé numérique. La prochaine étape consistera à intégrer automatiquement dans le code de la santé les résultats des tests d’acide nucléique, les dossiers de vaccination et les informations relatives à la recherche des contacts. Le « code d’accès unique » sera installé sur les smartphones et utilisé comme traceur par les autorités.
L’année dernière, Pékin a mis en place un système de code sanitaire numérique basé sur la couleur afin de freiner la propagation du Covid-19. Le système s’appuie sur la technologie mobile et le big data pour suivre les déplacements des personnes afin de déterminer si elles ont voyagé dans des zones à haut risque ou ont été exposées à des personnes infectées par la maladie. Les codes d’intervention rapide (QR codes) générés automatiquement sont attribués aux personnes comme indicateurs de leur état de santé. Trois couleurs sont utilisées : un code vert indique qu’il n’y a aucune restriction de voyage ; un code jaune indique que les déplacements sont limités à la plupart des lieux publics ; un code rouge indique que les déplacements sont limités et qu’une mise en quarantaine peut être nécessaire. Le code sanitaire est vérifié partout, comme un laissez-passer numérique. Par exemple, les personnes qui n’ont pas de code vert se voient refuser l’entrée dans la plupart des lieux publics et des quartiers résidentiels.
Le code de santé numérique QR est relié aux départements de sécurité publique chinois dans le cadre de la surveillance et du contrôle du big data du régime. Le média en ligne chinois The News Lens a commenté que l’utilisation du système de code de santé est inquiétante, étant donné que les gouvernements locaux peuvent utiliser ce système pour réprimer les dissidents tels que les pétitionnaires, les prisonniers politiques et les défenseurs des droits, en utilisant la question de la santé comme excuse. « Avec un code rouge, les gens seront piégés et exclus de tout service public », indique le rapport.
Préoccupations du public
L’édition en langue chinoise d’Epoch Times a recueilli cette semaine les avis de quelques citoyens chinois sur les nouveaux changements apportés au système de code de santé numérique.
Hua Po, un commentateur d’actualité basé à Pékin, a déclaré que se faire vacciner devrait être un choix personnel. « Maintenant, ils [veulent] mettre toutes les informations sur les tests et la vaccination dans le code de santé. Ce serait très gênant et on peut être victime de discrimination si l’on ne veut pas se faire vacciner. »
Un résident de Wuhan, nommé Wu, a déclaré : « L’inclusion de la vaccination dans le code de la santé peut être un signe que le PCC[Parti communiste chinois] obligera les gens à montrer une preuve de vaccination dans certains lieux publics à l’avenir, c’est-à-dire une vaccination obligatoire déguisée. Le code de la santé est en quelque sorte un laissez-passer numérique. »
« J’ai vu des reportages selon lesquels certains endroits ont commencé à forcer les gens à se faire vacciner. Cela n’a pas commencé dans ma région, mais la propagande pour cela a déjà commencé – cela pourrait devenir obligatoire à l’avenir », a-t-il ajouté.
Certains internautes sur les médias sociaux chinois ont demandé : « Se préparent-ils[le PCC] à mettre en place une vaccination forcée, tout comme l’avortement forcé qu’ils ont fait pendant les années de la politique de l’enfant unique ? »
De nombreux Chinois du continent hésitent à se faire vacciner en raison des inquiétudes concernant la qualité des vaccins contre le Covid-19 fabriqués sur place et du manque de transparence des autorités sur leurs effets secondaires.
Un résident de Shanghai, nommé Wang, a déclaré à la publication : « Personne ne connaît les effets secondaires des vaccins maintenant. Tous les vaccins ont des effets secondaires. Pourquoi devrais-je me faire vacciner ? Je ne le ferai que si j’y suis obligé. »
Hua Po pense que la recherche sur le vaccin contre Covid-19 a été effectuée pendant une période si courte, et qu’il y a un manque d’informations sur la sécurité et l’efficacité des vaccins.
« Certaines personnes ne sont pas prêtes à prendre le risque, et elles ne veulent pas être soumises à des expériences. On ne peut pas les forcer », a-t-il expliqué.
Certains internautes ont déclaré que les responsables gouvernementaux devraient prendre l’initiative de se faire vacciner avec des vaccins fabriqués en Chine afin de prouver au public que ces vaccins sont sûrs.
Hua Po a déclaré : « Le Russe M. Poutine a pris l’initiative de se faire vacciner. Les Chinois ont des doutes sur les vaccins fabriqués en Chine. Je pense que si les officiels, les fonctionnaires et le personnel médical prennent l’initiative de se faire vacciner en public, la population aura moins de doutes. »
« Mais ceux[les autorités] qui encouragent les gens du peuple à se faire vacciner n’ont pas été vaccinés. Je pense que les fonctionnaires devraient prendre l’initiative dans ce domaine », a-t-il souligné.
Au 25 mars, 10 personnes sont mortes à Hong Kong après avoir reçu des vaccins de fabrication chinoise en 3 semaines. Mais on ne sait pas encore si les vaccins ont contribué à ces décès.
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