Selon le ministère allemand de l’Intérieur, les demandes d’asile ont chuté de 34 % l’année dernière.
En septembre dernier, Berlin a déclaré son intention de renforcer les contrôles aux frontières terrestres du pays avec les autres États membres de l’Union européenne, qui font normalement partie de la zone de libre circulation de Schengen, pendant une période de six mois.
En conséquence, le 4 février, les autorités allemandes ont annoncé avoir enregistré 213.499 demandes d’asile en 2024, soit une baisse de 34 % par rapport à l’année précédente, où 322.636 demandes avaient été enregistrées.
En janvier 2025, le nombre de demandes a connu une baisse significative de 37 % par rapport à janvier 2024.
La police fédérale a observé une diminution d’environ un tiers des arrivées illégales en 2024. En 2024, 13.786 personnes ont été refoulées à la frontière ou expulsées pour avoir traversé illégalement la frontière.
« Cela démontre une fois de plus l’efficacité de nos mesures », a écrit la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, sur le média social X.
Selon les statistiques de l’Union européenne, en 2023, l’Allemagne a reçu le plus grand nombre de demandes d’asile en provenance de la Syrie, de la Turquie et de l’Afghanistan, soit 56,2 % de toutes les demandes syriennes dans l’Union européenne, 68 % des demandes turques et 50,8 % des demandes afghanes.
Les chiffres de l’asile pour l’Allemagne ne comprennent pas les Ukrainiens, car l’UE a adopté en 2022 une directive sur la protection temporaire, ce qui leur permet de rester dans le pays sans devoir demander l’asile.
L’Allemagne a durci sa position sur l’immigration l’année dernière, après l’augmentation du nombre d’arrivées au cours de la dernière décennie.
En 2015, Angela Merkel, chef du parti chrétien-démocrate d’Allemagne (centre-droite), a accepté plus d’un million de réfugiés syriens.
En outre, les récentes attaques au couteau en Allemagne, dont les suspects étaient des demandeurs d’asile, ont ravivé les craintes entourant l’immigration.
En août, un demandeur d’asile syrien a poignardé trois personnes à Solingen.
L’auteur a affirmé s’être inspiré d’ISIS, et le groupe terroriste a revendiqué l’attaque.
En janvier, un jeune enfant et un homme ont été mortellement poignardés en Allemagne, selon les autorités locales. La police a arrêté un homme de 28 ans originaire d’Afghanistan.
Friedrich Merz exige de nouveaux contrôles
La semaine dernière, Friedrich Merz, dirigeant conservateur de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), pressenti pour devenir le prochain chancelier allemand, a fait adopter par le Parlement, avec le soutien de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), une motion non contraignante exigeant un nouveau renforcement des contrôles aux frontières. Cela a mis fin à un tabou sur la collaboration entre les deux partis.
Le Parlement a ensuite rejeté un autre projet de loi, lui aussi parrainé par M. Merz, qui visait à restreindre le regroupement familial et à accélérer les expulsions aux frontières.
M. Merz soutenait que ce projet de loi constituait une réponse nécessaire à une série d’agressions à l’arme blanche commises par des étrangers dans des lieux publics.
Mais les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts ont déclaré que ces propositions n’auraient pas empêché les attaques et qu’elles violaient le droit européen.
Selon une étude de l’institut de sondage Forsa publiée le 28 janvier, le soutien à la CDU a chuté de 2 points de pourcentage pour atteindre 28 % en l’espace d’une semaine, à l’approche des élections fédérales du 23 février.
L’AfD occupe présentement la seconde place dans les sondages.
Le 1er septembre 2024, le parti s’est imposé comme la principale force politique lors des récentes élections régionales dans l’est de l’Allemagne. Il a obtenu 33 % des votes en Thuringe et près de 31 % en Saxe.
Les dirigeants de l’AfD ont appelé à des contrôles stricts aux frontières et à une réduction du nombre de demandeurs d’asile. Le parti a également mis l’accent sur la préservation de ce qu’il considère comme la culture allemande traditionnelle et a affirmé que « l’islam n’appartient pas à l’Allemagne ».
Dans son manifeste pour 2025, l’AfD a déclaré qu’« à partir de maintenant, nous déterminerons à nouveau qui vient chez nous et qui n’y vient pas ». Il a ajouté qu’il n’y aurait plus de prestations en espèces pour les demandeurs d’asile.
Avec Reuters.
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