Pour la première fois depuis longtemps dans notre pays, l’opposition à l’adoption d’une réforme des retraites émane davantage du Parlement que de la rue. Alors que la mobilisation syndicale s’essouffle, l’Assemblée nationale est le théâtre de nombreux rebondissements .
Mardi, c’est l’article 2 du projet de loi, celui instaurant un index senior dans les entreprises, qui a été rejeté à la surprise générale, 38 députés LR ayant voté contre. Les sénateurs LR ont d’ailleurs indiqué, à ce sujet, qu’ils feraient d’autres propositions pour remplacer cette usine à gaz insouciante de la rationalité du marché du travail et prescriptrice de nouvelles normes pour les entreprises.
Mardi soir, sous la pression des députés LR, le gouvernement a de nouveau reculé en déposant un amendement qui crée une quatrième catégorie de carrière longue pour permettre aux salariés ayant travaillé 4 ou 5 trimestres avant leurs 21 ans et cotisés leurs 43 annuités de partir en retraite à 63 ans.
Mercredi soir, les groupes membres de la NUPES ont retiré une partie de leurs amendements pour accélérer l’examen du texte et ainsi pouvoir débattre du fameux article 7 qui porte l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. La France insoumise a renoncé à un millier d’amendements ; quant au PS et au PC, ils en ont abandonné respectivement une centaine et plus de 300 (soit 90 % et quasiment 100 % ).
Cette stratégie devrait toutefois être un échec, 11 000 amendements pourraient encore être examinés à cette heure. Pour rappel, l’article 47-1 de la Constitution donne 20 jours à l’Assemblée nationale pour terminer l’examen du texte, faute de quoi le gouvernement le transmet au Sénat sur la base de sa version initiale agrémentée des amendements qu’il souhaite y voir figurer.
A travers les méandres du parlementarisme, le contenu de la réforme se réduit comme peau de chagrin : il ne reste plus au contribuable qu’à espérer une improbable bonne surprise venant de la Haute Assemblée.
Article écrit par Romain Delisle. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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