« L’accès au téléphone (fixe) doit être garanti aux personnes détenues, à tout moment et quel que soit leur régime de détention », a souhaité la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans un avis publié mercredi au Journal officiel.
« L’ensemble des quartiers, y compris disciplinaires, doit être doté de la téléphonie en cellule et de points-phone accessibles dans des conditions et à des horaires compatibles avec les objectifs de maintien des liens familiaux, d’accès aux droits de la défense et de préparation à la sortie », a souligné Dominique Simonnot dans cet avis transmis au ministre de la Justice le 3 décembre dernier.
Des téléphones fixes dans chaque cellule
Depuis 2019, des téléphones fixes, dont l’usage est limité à certains numéros, ont été installés dans chaque cellule mais « ce progrès ne bénéficie néanmoins pas à tous », note la CGLPL dans son avis. Ainsi, « les détenus faisant l’objet d’une sanction disciplinaire ou affectés dans certains quartiers spécifiques n’ont qu’un accès limité au téléphone ».
Dans son avis, la CGLPL plaide également pour « rapprocher le coût des appels téléphoniques et de la visiophonie du prix moyen du marché accessible à la population libre » en rappelant que « le coût de la téléphonie et de la visiophonie (en prison) est prohibitif ».
Un accès contrôlé aux téléphones mobiles en prison
La CGLPL, autorité administrative indépendante chargée de défendre les droits fondamentaux dans les prisons, mais aussi les hôpitaux psychiatriques, les centres de rétention administrative, les centres éducatifs fermés et les locaux de garde à vue, souhaite également qu’une « réflexion » soit engagée « sur les possibilités d’un accès contrôlé à des téléphones mobiles en détention ».
Malgré leur interdiction, les téléphones mobiles sont omniprésents en prison. Quelque 40.000 portables ont été saisis dans les prisons en 2024, selon le ministère de la Justice.
« Il est peu réaliste, assurément, d’imaginer maintenir l’interdiction aux personnes détenues de l’usage, devenu si banal, du téléphone portable », estime la CGLPL.
Fin décembre, le ministre de la Justice Gérald Darmanin avait annoncé son intention de « nettoyer les prisons » des téléphones portables grâce à des opérations « place nette » similaires à celles lancées contre le trafic de drogue.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.