Selon une enquête, le profil-type du consommateur ayant recours aux plateformes de livraison de repas à domicile se trouve « très à gauche ». Un fait étonnant lorsqu’on sait que ce système a été très décrié par La France insoumise et son chef de file.
La nouvelle étude Cluster17 réalisée pour Le Point s’est intéressée aux profils des personnes consommant des plats livrés à domicile par différentes plateformes de livraison. Celle-ci révèle que les électeurs « très à gauche » y ont davantage recours, pour 29% d’entre eux, alors que la moyenne des Français utilisant ces plateformes de livraison de repas tels que Uber Eats, Deliveroo ou Just Eat se situe à 19%. Le sondage a été réalisé les 6 et 7 novembre dernier, sur un échantillon de 1580 personnes âgée de 18 ans et plus, représentatif de la population française.
UberEats arrive en tête
On peut d’abord noter que la plateforme UberEats est celle qui rencontre le plus de succès auprès des Français, pour 72%, alors que 21% des consommateurs disent utiliser Deliveroo et 3% JustEat. Concernant ces plateformes de livraison de repas à domicile, « le profil-type du consommateur s’apparente à un étudiant de gauche vivant dans une métropole », indique l’enquête Cluster17.
Pas moins de 46% des progressistes disent utiliser ces plateformes, alors même qu’ils ne représentent que 5% des Français. Dans le clan des progressistes se trouvent beaucoup de jeunes, qui sont en général diplômés et travaillent, pour la plupart, dans les arts et le spectacle, précise Le Point. Chez les « très à gauche », 29% utilisent ce type de plateformes de livraison de repas à domicile, dépassant largement les autres bords politiques. En comparaison, 19% des électeurs « très à droite » et 15% des électeurs du centre ont recours à ces plateformes de livraison de repas.
LFI très critique vis-à-vis de l’uberisation du travail
Jean-Luc Mélenchon lui-même dénonçait l’uberisation du travail dans son programme en tant que candidat à la présidentielle de 2022, via son livret thématique intitulé Droit du travail et ubérisation.
En octobre 2022, la plateforme multimédia d’actualités de La France insoumise, L’insoumission, nommait ce milieu de « voyou », qualifiant la situation des personnes livrant les repas à vélo de « révoltante » en raison du travail « éreintant » et du « salaire de misère ». L’auteur de ce texte mettait en avant les dangers de ce travail et la « concurrence sauvage entre les plateformes et entre les coursiers ».
71% des « très à gauche » se disent d’accord pour payer « 20% plus cher »
Soulignons à ce propos que d’après ce sondage Cluster17, 55% des Français sont d’avis que ce « modèle des entreprises de livraison avec des livreurs indépendants non-salariés n’est pas satisfaisant » car il « tire les salaires vers le bas » et s’appuie « principalement sur une main d’œuvre étrangère peu qualifiée ».
Quant à la question de savoir si les sondés seraient « prêts à payer le même service de livraison 20% plus cher pour mieux rémunérer les livreurs », les réponses sont partagées, tous sondés confondus, 54% disent oui et 46% répondent non.
Les différences sont plus marquées selon les partis politiques. Les personnes « très à gauche » se disent enclines à payer plus cher pour 71% d’entre elles, alors que les « très à droite » ne sont que 33%. Selon les tranches d’âge, on constate également des divergences sur cette question, les 35-49 ans étant les plus réfractaires à payer ce service plus cher, pour 48% d’entre eux. En revanche, 62% des plus de 75 ans sont d’accord avec cette idée, mais ils ne font pas partie des plus grands consommateurs de ce type de service.
44% des 18-24 ans ont recours à ces plateformes, contre 6% des retraités
En effet, les jeunes, à savoir les 18-24 ans, sont effectivement les personnes ayant le plus recours à ces plateformes, pour 44%, alors que les retraités ne sont que 6% à y avoir recours. Si les ouvriers y ont recours pour 18% des sondés, les cadres et professions intellectuelles supérieures sont quant à eux 37% à l’utiliser, et les employés 26%.
Notons au passage que les différences sont également très marquées selon la taille des villes. Si les villes de plus de 30.000 habitants y ont recours pour 33% des sondés, ces services de livraison sont quasiment absents des petites villes. De ce fait, dans les villes de moins de 3000 habitants, seulement 7% disent utiliser ces plateformes. Ce chiffre augmente à 9% dans les villes de 3000 à 10.000 habitants et passe carrément à 29% dans celles de 10.000 à 30.000 habitants.
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