Les adolescents sont confrontés de plus en plus tôt à la pornographie sur Internet. Cette banalisation des relations sexuelles déviantes et violentes se retrouvent maintenant de plus en plus dans leur comportement. En Gironde, une directrice de collège a tiré la sonnette d’alarme face à l’attitude « hypersexualisée » des jeunes élèves.
Ce progrès de la société est-il positif ? Dans ce cas, il est clair que non. Sur Internet, les enfants ont de plus en plus facilement accès à des contenus pornographiques et de plus en plus tôt. Pire, ils reproduisent les comportements déviants qu’ils voient dans ces vidéos accessibles très facilement.
Accès à des contenus pornographiques dès 10 ans et demi
La directrice du collège de Mios en Gironde a tiré la sonnette d’alarme sur “l’hypersexualité” des élèves. Elle a pris l’initiative d’écrire aux parents d’élèves de 6e et 5e, pour évoquer le comportement inadapté de certains adolescents et dénoncer l’exposition précoce aux images pornographiques.
Elle évoque le « visionnage de films à caractère pornographique, l’exhibitionnisme, la masturbation dans la cour de récré » ou encore la « réalisation de vidéos à caractère pornographique » par une quinzaine de collégiens. La directrice constate aussi que dès 10 ans et demi, les enfants de son établissement ont accès à ce type de contenu via leurs ordinateurs et téléphones portables.
Pornographie: le cri d’alarme d’une directrice de collège en Gironde pic.twitter.com/kc3eAMPELb
— BFMTV (@BFMTV) 23 mai 2019
« 92% des mineurs jugent qu’il est facile d’accéder à la pornographie »
Le phénomène ne se limite pas à l’enceinte du collège de Mios. D’après une étude réalisée en 2018 par la Fondation pour l’innovation politique, le Fonds actions addictions et la fondation Gabriel-Péri, 8% des jeunes garçons de 14-15 ans affirment regarder du porno plusieurs fois par jour, et 21% en consomment au moins une fois par semaine.
« On peut estimer que ces chiffres sont en partie dus à la facilité d’accès des mineurs aux produits censés leur être prohibés; 92% des mineurs jugent qu’il est facile d’accéder à la pornographie », note l’étude.
Une loi existe en France, mais n’est pas mise en application
Pourtant, l’article 227-24 du Code pénal français dispose que la diffusion d’un message à caractère pornographique « par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support […] est punie de trois ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ». Reste que, sur les sites de streaming, la loi est largement contournée.
« Les contenus pornographiques sont à la portée des enfants, ils n’ont même pas besoin de savoir lire pour y accéder. Il leur suffit de cliquer sur un onglet pour atterrir sur un site qui propose des vidéos en streaming », rappelle à BFMTV.com Christophe Butstraen, médiateur scolaire.
Comment la pornographie crée un nouvelle génération de prédateurs sexuels
« Il est évident que la demande de sexe n’a rien de nouveau. Mais le désir de plus en plus insatiable de sexe pédophile est un élément nouveau dans notre société, qui se développe comme un cancer, » explique Geoff Rogers, président de l’Institut américain contre le trafic d’êtres humains, lors d’un sommet sur le sujet organisé par le ministère de la justice américain.
« Nous avons besoin d’un changement sociétal. Il faut que nous soyons collectivement capables de comprendre qu’en tant que société cela ne va pas de laisser grandir toute une génération de jeunes gens avec accès à une pornographie déviante et violente, » commente M.Rogers.
« J’ai entendu un expert dire que d’après lui la pornographie est une des plus grandes expérimentations sociales incontrôlée que le monde ait vu. » Les sites pornographiques reçoivent chaque mois dans le mon de plus de visites que Netflix, Amazon, et Twitter combinés.
Emmanuel Macron voulait réguler l’accès à la pornographie aux enfants dès 2018: Qu’en est-il aujourd’hui ?
La pornographie a été particulièrement ciblée avec une campagne de sensibilisation lancée par l’Éducation nationale en 2017. Depuis le développement d’Internet et des réseaux sociaux, la pornographie est accessible partout et facilement. Elle a été « banalisée » et les enfants peuvent à tout moment avec un smartphone, une tablette ou un ordinateur voir des images choquantes à différents niveaux. La violence est omniprésente et l’image du corps de la femme « marchandisée » dans bien des cas.
Ça y est. La prise de conscience des ravages de la pornographie chez les ados est (enfin) en marche! pic.twitter.com/0ISVnu2I2Y
— Thérèse Hargot (@theresehargot) 25 novembre 2017
Le président à fait la promesse pour 2018 «d’étendre les pouvoirs de régulation du Conseil supérieur de l’audiovisuel» (CSA) pour exercer ce «contrôle indispensable sur tous les contenus qui peuvent conduire à la violence contre les femmes» – tout en reconnaissant que le CSA ne «contrôle pas tout ce qui se passe internet et sur les réseaux sociaux.». Qu’en est-il aujourd’hui ?
Que faire pour chaque parent ?
Vous pouvez signaler des contenues pornographiques inappropriés pour les enfants sur:
https://www.pointdecontact.net/
Vous pouvez aussi contacter vos élus: https://ennocence.org/contacter-vos-elus/
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