Les États-Unis abandonneront leurs efforts de paix entre la Russie et l’Ukraine en l’absence de progrès

Suite aux commentaires de Marco Rubio, le Kremlin a affirmé sa volonté de résoudre le conflit et son ouverture au dialogue

Par Adam Morrow
20 avril 2025 21:49 Mis à jour: 20 avril 2025 21:49

Le président américain Donald Trump abandonnera ses efforts pour conclure un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine en l’absence de signes clairs de progrès, a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio.

« Nous n’allons pas poursuivre cette entreprise pendant des semaines et des mois », a affirmé M. Rubio à la presse vendredi à Paris, après avoir rencontré des dirigeants européens et ukrainiens.

« Nous devons déterminer très rapidement maintenant – et je parle de quelques jours – si c’est faisable ou non dans les prochaines semaines », a-t-il ajouté.

Les commentaires de M. Rubio reflètent la frustration croissante des États-Unis face à l’absence de progrès dans la conclusion d’un accord de paix, ce que M. Trump s’était engagé à faire peu après son entrée en fonction en janvier.

Si ce n’est pas possible, si nous en sommes si éloignés que cela n’arrivera pas, alors je pense que le président est probablement arrivé à un point où il dira : « Eh bien, nous en avons terminé », a dit M. Rubio.

Afin de pousser les deux parties à la table des négociations, M. Trump a menacé d’imposer des sanctions plus sévères à la Russie et de mettre fin au soutien militaire des États-Unis à l’Ukraine.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé vendredi que les contacts diplomatiques étaient « assez compliqués, parce que, naturellement, le sujet n’est pas facile ».

« La Russie s’engage à résoudre ce conflit, à garantir ses propres intérêts et est ouverte au dialogue », a-t-il ajouté.

« Nous continuons à le faire. »

Malgré une activité diplomatique intense, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré cette semaine qu’il n’était « pas facile de se mettre d’accord » sur ce qu’il a appelé les « éléments clés » d’un accord de paix.

S’adressant à la presse russe le 14 avril, M. Lavrov a confirmé que Moscou et Washington n’étaient pas encore parvenus à s’entendre sur les paramètres de base d’un accord de cessez-le-feu.

Néanmoins, a-t-il ajouté, « ils font l’objet de discussions ».

Les conditions posées par Moscou pour mettre fin à cette guerre qui dure depuis trois ans incluent la reconnaissance de sa souveraineté sur quatre régions ukrainiennes qu’il a envahies en 2022 et qu’il considère actuellement comme un territoire russe.

La Russie exige également le retrait de toutes les forces ukrainiennes de ces régions, ainsi que des garanties à toute épreuve que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’alliance occidentale de l’OTAN.

Mais Kiev et plusieurs capitales européennes, ainsi que certains responsables de l’administration Trump, estiment que les exigences de Moscou sont inacceptables et équivaudraient à une capitulation de facto de l’Ukraine.

Une question de jours

Le mois dernier, en Arabie saoudite, des représentants américains ont eu des entretiens séparés avec leurs homologues russes et ukrainiens, qui ont accepté une trêve limitée visant à mettre fin aux hostilités en mer Noire.

Toutefois, le Kremlin a ensuite ajouté plusieurs conditions à cette trêve potentielle, que les responsables américains « évalueront », a expliqué M. Rubio.

Les résultats de cette évaluation ne sont toutefois pas clairs.

Lors des discussions en Arabie saoudite, Moscou et Kiev se sont également engagés à respecter un moratoire de 30 jours sur les attaques contre les installations énergétiques de l’autre partie, sous l’égide des États-Unis.

Depuis lors, les deux parties se sont accusées mutuellement d’avoir violé le moratoire à plusieurs reprises, ce qui a jeté des doutes sur l’efficacité des efforts de pacification des États-Unis.

Après avoir tenu des discussions « constructives » à Paris avec des dirigeants européens et ukrainiens, M. Rubio a fait savoir qu’il s’était entretenu avec M. Lavrov et l’avait informé des « éléments » du cadre de paix américain.

Selon M. Rubio, les capitales européennes joueraient un rôle central dans tout accord de paix, car leurs sanctions contre la Russie – sur lesquelles Washington n’a aucun contrôle – devraient probablement être levées pour parvenir à un accord.

« Personne ne dit qu’un accord de paix peut être conclu en 12 heures », a affirmé M. Rubio à la presse à Paris.

« Nous devons déterminer ici et maintenant – en quelques jours – si cela est faisable à court terme », a-t-il ajouté.

« Parce que si ce n’est pas le cas, je pense que nous allons passer à autre chose. »

Le Kremlin, quant à lui, n’a pas encore commenté ces remarques.

Avec Reuters

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