Pékin a menacé de prendre des mesures de rétorsion contre les États-Unis, après que le ministère américain du Commerce a annoncé une nouvelle règle d’exportation destinée à empêcher le géant technologique chinois Huawei de se procurer des semi-conducteurs fabriqués selon une technologie américaine.
Le 17 mai, le ministère chinois du Commerce a publié une déclaration, en accusant les États-Unis d’ « abuser de mesures de contrôle des exportations » et de « porter atteinte aux principes du marché et à la concurrence loyale » avec ses nouvelles réglementations relatives à Huawei.
Le ministère chinois du Commerce a appelé les États-Unis à mettre fin à leurs « mesures abusives », faute de quoi la Chine prendra « toutes les mesures nécessaires » pour défendre ses intérêts.
L’année dernière, le gouvernement américain a placé Huawei et ses 114 filiales sur une « liste d’entités », pour des raisons de sécurité nationale. Cela signifie que les entreprises américaines doivent obtenir des licences spéciales pour pouvoir faire des affaires avec ces entreprises.
Cependant, Huawei continue de contourner ces restrictions en achetant des puces à des entreprises étrangères qui utilisent des technologies et des logiciels américains pour concevoir et fabriquer leurs semi-conducteurs.
En conséquence, le ministère américain du Commerce a modifié vendredi dernier la règle relative aux produits étrangers directs, bloquant les expéditions de semi-conducteurs fabriqués par les fabricants de puces du monde entier vers Huawei. Les articles expédiés dans les 120 prochains jours sont exemptés de cette interdiction.
Après l’annonce faite par le ministère du Commerce, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a applaudi la nouvelle mesure, en déclarant qu’elle protégeait « la sécurité nationale des États-Unis et l’intégrité des réseaux 5G », car cette société chinoise « est un fournisseur indigne de confiance et un instrument du Parti communiste chinois, tenu de respecter les ordres de ce dernier », a-t-il déclaré dans un communiqué de presse publié le 15 mai.
Huawei a de nombreux liens avec l’armée chinoise, puisque son fondateur, Ren Zhengfei, était l’ancien directeur d’un département d’ingénierie de l’information au sein de l’Armée populaire de libération de la Chine (APL).
Et comme toutes les entreprises chinoises, Huawei doit remettre les informations du service de renseignement à Pékin si on le lui demande, conformément à la loi sur le renseignement national chinois. Cette loi est entrée en vigueur en 2017, donnant à Pékin l’accès à toutes les données stockées à l’intérieur de ses frontières nationales.
Mike Pompeo a affirmé : « Les États-Unis continueront à restreindre la plupart des exportations américaines vers Huawei et ses filiales figurant sur la liste des entités en raison des activités qui menacent la sécurité nationale et la stabilité internationale des États-Unis. »
Alors que le ministère chinois du Commerce est resté vague quant aux mesures qu’il pourrait prendre contre les États-Unis, le journal d’État chinois Global Times, citant une source anonyme au sein du gouvernement, a écrit vendredi que Pékin était prêt à enquêter et à imposer des restrictions sur Apple, Cisco et Qualcomm, et à suspendre les achats d’avions Boeing, en guise de « contre-mesures » aux nouvelles restrictions de Huawei.
Dans un autre article du 16 mai, mentionnant un informateur anonyme, le Global Times a écrit : « La Chine va lancer des enquêtes sans fin sur ces entreprises, comme des épées suspendues au-dessus de leurs têtes. Cela va diminuer la confiance des investisseurs et réduire les revenus qu’ils tirent du marché chinois. »
Pendant ce temps, la société taïwanaise TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Corporation) – la plus grande entreprise de fabrication de puces sous contrat au monde, qui a récemment annoncé un plan de construction d’une usine de fabrication de 12 milliards de dollars en Arizona – a annoncé qu’elle n’accepterait pas de nouvelles commandes de Huawei, a rapporté le Nikkei Asian Review le 18 mai, mentionnant de multiples sources anonymes.
« Cependant, les puces qui sont déjà en production et les commandes que TSMC a reçues avant la nouvelle interdiction ne seront pas affectées et pourront continuer à être fabriquées si ces puces étaient expédiées avant la mi-septembre », a déclaré à Nikkei une personne anonyme au courant de la situation.
Le TSMC a expliqué dans une déclaration qu’il ne divulguerait pas les détails des commandes, et a affirmé que le rapport Nikkei était « une simple rumeur de marché ».
Selon l’agence de presse gouvernementale Central News Agency, Huawei était le deuxième plus gros client de TSMC en 2019, représentant 14 % des ventes totales de TSMC ou 152,876 milliards de nouveaux dollars taïwanais (environ 5 milliards de dollars).
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