« Les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza » pour la reconstruire, affirme Donald Trump

Le président Donald Trump a fait ces remarques après avoir rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

Par Dan M. Berger & Emel Akan
5 février 2025 04:40 Mis à jour: 5 février 2025 04:40

WASHINGTON – Après avoir rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche le 4 février en après-midi, le président Donald Trump a suggéré que les États-Unis pourraient « prendre le contrôle » de la bande de Gaza afin de la reconstruire.

Donald Trump a réitéré son opinion selon laquelle les habitants actuels de Gaza devraient avoir une occasion de vivre en sécurité ailleurs, par exemple en Égypte ou en Jordanie. Il a ensuite affirmé : « Plutôt que de revenir en arrière et de recommencer, les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza, et nous ferons du bon travail là aussi. »

« Nous en serons les propriétaires et nous serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses non explosées ainsi que des autres armes présentes sur le site. Nous nivellerons le site et nous nous débarrasserons de tous les bâtiments détruits. Nous nivellerons le site et créerons un développement économique qui fournira un nombre illimité d’emplois et de logements aux habitants de la région. »

« Faire un vrai travail. Faire quelque chose de différent. On ne peut pas revenir en arrière. Si vous revenez en arrière, les choses finiront de la même manière que depuis cent ans », a déclaré Donald Trump.

En réponse à la question d’un journaliste au sujet des projets futurs concernant Gaza, Donald Trump a affirmé que les Palestiniens pourraient y vivre, tout comme les Juifs, les Arabes et d’autres habitants du Moyen-Orient.

« C’est pour tout le monde », a-t-il dit.

« Je ne veux pas être mignon. Je ne veux pas être un sage, mais [ce sera] la Riviera du Moyen-Orient. »

Donald Trump a ajouté qu’il avait soumis cette idée à d’autres dirigeants de la région, « et ils l’ont adorée ».

« J’ai le sentiment qu’en dépit de leur opposition initiale, le roi de Jordanie et le président égyptien ouvriront leur cœur et nous donneront les terres dont nous avons besoin pour ce faire et pour que les gens puissent vivre en harmonie et en paix », a-t-il déclaré.

Les dirigeants égyptien et jordanien ont déjà fait savoir qu’ils s’opposaient à la proposition de Donald Trump, qui voulait que ces deux pays accueillent davantage de réfugiés palestiniens pour « nettoyer » complètement Gaza et assurer ainsi la paix dans cette région déchirée par la guerre.

En réponse à une question sur l’impact d’une solution à deux États, Donald Trump a affirmé : « Cela ne veut rien dire à propos de deux États, d’un État ou de tout autre État. »

« Cela signifie que nous voulons donner aux gens une chance de vivre. Ils n’ont jamais eu cette chance parce que la bande de Gaza a été un véritable enfer pour les personnes qui y vivent. »

« C’est horrible. Le Hamas a rendu la situation si mauvaise, si dangereuse, si injuste pour les gens », a-t-il affirmé.

En répondant à la question d’un autre journaliste, Donald Trump a semblé laisser la porte ouverte à la souveraineté juive sur la Samarie, nom biblique et israélien de la partie nord de la Cisjordanie.

« Nous en discutons avec plusieurs de vos représentants (…) et les gens aiment cette idée. Nous n’avons pas encore pris position à ce sujet, mais nous le ferons. »

Donald Trump a déclaré qu’une annonce à ce sujet serait faite dans les quatre prochaines semaines.

Donald Trump et Benjamin Netanyahu – le premier chef d’État étranger à rendre visite à Donald Trump depuis sa réélection il y a deux semaines – ont répondu aux questions après leur réunion d’environ une heure pour discuter du cessez-le-feu en cours à Gaza, de l’échange d’otages, des tentatives de l’Iran de développer une arme nucléaire, de la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, et de bien d’autres sujets, dans un contexte marqué de 16 mois de guerre d’Israël sur sept fronts avec les mandataires du régime islamique iranien.

Donald Trump a parlé à plusieurs reprises de la dévastation de Gaza, la décrivant comme un lieu de « mort et de destruction » et un « chantier de démolition » rempli de décombres, de bâtiments croulants et de bombes non explosées.

Le 4 février, Donald Trump a pris d’autres mesures concernant le Moyen-Orient. Il a signé des décrets retirant les États-Unis du Conseil des droits de l’homme des Nations unies et de l’UNRWA, l’agence d’aide palestinienne qu’il a accusée d’avoir versé de l’argent au Hamas.

Le président Donald Trump accueille le Premier ministre de l’État d’Israël, Benjamin Netanyahu, à la Maison-Blanche à Washington, le 4 février 2025. Madalina Vasiliu/ Epoch Times

Il a réimposé les sanctions contre l’Iran qu’il avait instaurées lors de son premier mandat et que l’administration Biden avait annulées.

Il a évoqué avec cordialité sa relation avec Benjamin Netanyahu, qu’il a surnommé « Bibi », et a témoigné du respect pour ce qu’Israël a accompli sur le plan militaire, en dépit de l’opposition fréquente de l’administration Biden.

De son côté, M. Netanyahou lui a rendu la pareille.

« Je l’ai déjà dit et je le répète : vous êtes le plus grand ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison-Blanche », a déclaré M. Netanyahou.

Il s’est émerveillé de ce que Donald Trump a accompli en à peine deux semaines de mandat, ainsi que de la manière dont il a ouvert la voie aux accords historiques d’Abraham – dans lesquels quatre nations arabes ont fait la paix avec Israël et l’ont reconnu – en seulement quatre mois, en 2020.

« Au cours de votre premier mandat, vous avez reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, vous y avez déplacé l’ambassade américaine. Vous avez aussi reconnu la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. Vous vous êtes retiré de l’accord désastreux sur le nucléaire iranien. Je me souviens que, lorsque nous en avons parlé, vous aviez dit : ‘C’est le pire accord que j’ai jamais vu. Je suis élu. Je m’en retire.’ C’est exactement ce que vous avez fait. »

Cette rencontre s’est tenue à mi-parcours d’un cessez-le-feu de six semaines entre Israël et le groupe terroriste Hamas, qui s’est traduit par l’échange de quelques otages israéliens contre des centaines de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont de nombreux terroristes condamnés à perpétuité pour meurtre.

Une femme est assise avec un enfant portant des chaussures récupérées au milieu de débris et de décombres sur le site d’un bombardement israélien de la rue Jalaa dans la ville de Gaza, le 14 janvier 2025. (OMAR AL-QATTAA/AFP via Getty Images)

Avant la rencontre bilatérale, le conseiller à la sécurité nationale, Michael Waltz, et l’envoyé spécial au Moyen-Orient, Steve Witkoff, ont laissé entendre que la reconstruction de Gaza prendrait des années.

« Je pense que le président Trump envisage la situation d’un point de vue humanitaire », a déclaré M. Waltz aux journalistes.

« Vous avez ces gens qui sont assis avec littéralement des milliers de munitions non explosées dans des piles de décombres. À un moment donné, nous devons être réalistes. Comment reconstruire Gaza ? » a-t-il demandé. « Cela prendra entre 10 et 15 ans avant que les gens puissent y retourner. »

L’administration Trump n’a pas dicté l’accord de paix initial, a déclaré M. Witkoff, ce qui contribue au problème. La troisième phase, qui implique la reconstruction de Gaza, ne peut pas se dérouler de la manière décrite dans l’accord conclu par l’administration Biden, a-t-il dit, c’est-à-dire selon un calendrier de cinq ans.

« C’est physiquement irréalisable », a affirmé M. Witkoff.

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