Les États-Unis ont imposé mardi des sanctions contre des responsables chinois menant une politique d’« assimilation forcée » d’enfants tibétains, dont plus d’un million ont été séparés de leur famille selon des experts de l’ONU.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé que son pays n’accorderait plus de visa aux dirigeants chinois responsables du système de pensionnats où sont envoyés de force des jeunes Tibétains séparés de leurs familles. Cette décision s’inscrit dans une série de mesures visant la Chine prises par les États-Unis, malgré la reprise récente du dialogue entre hauts représentants de ces deux puissances.
.@StateDept is taking steps to impose visa restrictions on PRC officials for the forcible assimilation of Tibetan children in government-run boarding schools. We call on the PRC to cease these actions that undermine human rights.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) August 22, 2023
« Mettre fin aux politiques d’assimilation forcée au Tibet et dans d’autres parties de la Chine »
Les politiques menées par Pékin « visent à éliminer les traditions linguistiques, culturelles et religieuses propres au Tibet parmi les jeunes générations de Tibétains », a assuré M. Blinken dans un communiqué. « Nous exhortons les autorités chinoises à cesser d’envoyer de force des enfants tibétains dans des pensionnats dirigés par l’État et de mettre fin aux politiques d’assimilation forcée au Tibet et dans d’autres parties de la Chine », a-t-il ajouté. Cette décision va « sérieusement saper les relations » entre les États-Unis et la Chine, a regretté Liu Pengyu, porte-parole de l’ambassade chinoise à Washington.
Depuis 2021, les États-Unis accusent la Chine de « génocide » à l’encontre des Ouïghours dans le Xinjiang, au nord-ouest du pays. Les autorités américaines, ainsi que des témoins et des organismes de défense des droits de l’homme, affirment que de nombreux membres de cette minorité sont soumis à du travail forcé et internés dans des camps. L’interdiction de visa imposée mardi s’appliquera aux anciens et actuels responsables impliqués dans la politique chinoise au Tibet, a indiqué un porte-parole du département d’État, sans donner davantage de détails.
Le @StateDept prend des mesures pour imposer des restrictions de visa envers des responsables chinois menant une politique d’assimilation forcée d’enfants tibétains dans des internats gérés par le gvt ??. Ces pratiques portent atteinte aux droits de la personne et doivent cesser. pic.twitter.com/dDplOYdhWa
— USA en Français (@USAenFrancais) August 23, 2023
« Transformer les Tibétains en Chinois »
Dans son communiqué, Antony Blinken cite le travail de rapporteurs spéciaux de l’ONU, qui ont conclu en février qu’environ un million d’enfants tibétains avaient été séparés de leurs familles et assimilés de force dans des pensionnats. Ce programme semble conçu pour intégrer de force les jeunes tibétains à la culture majoritaire Han, selon ces experts. Dans les pensionnats, ils sont contraints de suivre un enseignement en chinois mandarin, et n’étudient pas la langue, l’histoire et la culture tibétaines.
La Campagne internationale pour le Tibet, association proche du Dalaï Lama, chef spirituel et religieux, a applaudi les sanctions américaines contre la séparation « inconcevable » de familles. La politique des pensionnats vise à « transformer les Tibétains en Chinois » pour « renforcer le contrôle du gouvernement chinois sur le Tibet », a déclaré la présidente du groupe, Tencho Gyatso.
En avril, d’autres experts de l’ONU ont accusé la Chine d’obliger des centaines de milliers de Tibétains à suivre des programmes de « formation professionnelle » qui menacent l’identité tibétaine et pourraient conduire à du travail forcé. Le Tibet est administré d’une main de fer par la Chine depuis les années 1950. Nombre de Tibétains en exil l’accusent de mesures répressives et de tortures et assurent qu’elle cherche à effacer leur culture.
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