Les garde-côtes philippins affirment qu’un hélicoptère chinois a volé à moins de trois mètres d’un avion de patrouille au-dessus d’un haut-fond contesté

Manille et Pékin s'accusent mutuellement suite à la dernière confrontation en mer de Chine méridionale

Par Dorothy Li
19 février 2025 17:03 Mis à jour: 19 février 2025 17:03

Les garde-côtes philippins ont affirmé qu’un hélicoptère de la marine chinoise avait effectué des « manœuvres de vol dangereuses » en s’approchant de leur appareil patrouillant en mer de Chine méridionale le 18 février.

Le porte-parole des garde-côtes philippins, le commodore Jay Tarriela, a déclaré dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux : « Cette action imprudente a fait peser un risque grave sur la sécurité des pilotes et des passagers » pendant le vol.

Selon M. Tarriela, l’hélicoptère militaire chinois s’est approché à trois mètres du côté bâbord de l’appareil philippin, qui transportait du personnel des garde-côtes et des journalistes.

La rencontre s’est produite près du Scarborough Shoal, un récif corallien en forme de triangle, qui constitue depuis longtemps une source de tension entre Pékin et Manille sur cette voie navigable.

Situé à l’ouest de l’île philippine de Luzon, le récif de Scarborough est riche en ressources naturelles et constitue un lieu de pêche vital pour les villageois philippins. Le droit international reconnaît que cette zone fait partie de la zone économique exclusive de 320 km des Philippines.

Depuis 2012, cependant, le régime chinois a pris le contrôle de la région pour affirmer sa souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. En 2016, un tribunal d’arbitrage international a estimé que Pékin ne disposait pas de la base juridique nécessaire pour justifier ses revendications historiques dans la région. Le régime communiste a rejeté cette décision et a renforcé la présence de son armée et de ses garde-côtes dans les zones contestées afin de consolider ses revendications.

L’armée chinoise a confirmé l’incident le 18 février et a accusé l’avion philippin d’avoir « illégalement pénétré » dans son espace aérien au-dessus de l’île, que la Chine a rebaptisée « Huangyan », selon un communiqué du commandement sud de l’Armée populaire de libération (APL), responsable des opérations en mer de Chine méridionale.

Le colonel Tian Junli, porte-parole du commandement sud, a déclaré que ses troupes étaient en « état d’alerte élevé » et qu’elles s’engageaient à « défendre résolument la souveraineté et la sécurité du pays » ainsi que « la paix et la stabilité dans la région de la mer de Chine méridionale ».

Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a fait part des « graves préoccupations de Washington concernant les actions coercitives menées par la Chine » en mer de Chine méridionale lors d’un appel téléphonique le 24 janvier avec le plus haut diplomate chinois, Wang Yi, a indiqué le département d’État américain à cette occasion.

Les États-Unis sont un allié des Philippines et ont conclu un traité de défense mutuelle en 1951. Alors que les tensions en mer de Chine méridionale se sont accrues ces dernières années, Washington a confirmé à plusieurs reprises son engagement « à toute épreuve » envers Manille, promettant de défendre les Philippines contre les intimidations du Parti communiste chinois.

Lors de la rencontre entre M. Rubio et son homologue philippin le 14 février, ils ont discuté pour savoir comment renforcer l’alliance des deux pays afin de « faire face aux actions déstabilisantes de la Chine en mer de Chine méridionale », a déclaré M. Rubio dans un communiqué publié sur le média social X.

L’échange, qui s’est déroulé en marge de la conférence de Munich sur la sécurité en Allemagne, a également porté sur le renforcement de la coopération économique dans des domaines clés tels que les infrastructures, les minerais essentiels et l’énergie.

« M. Rubio a non seulement réaffirmé l’engagement des États-Unis pour l’alliance États-Unis-Philippines, mais il a également fait part de son enthousiasme pour la construction d’une relation encore plus investie et durable », selon le communiqué du département d’État.

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