Emmanuel Macron a accueilli vendredi à Paris en « ami » Rishi Sunak pour un sommet visant à écrire le « renouveau » de l’alliance « essentielle » entre la France et le Royaume-Uni après des années de brouilles.
Le président français a donné l’accolade au Premier ministre britannique sur le perron de l’Élysée, avant d’enchaîner les entretiens pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et la coopération sur la défense et l’aide militaire à l’Ukraine.
« Notre histoire ancienne, notre proximité et notre vision partagée des défis mondiaux signifient qu’un partenariat étroit entre le Royaume-Uni et la France n’est pas seulement important, il est essentiel », a déclaré Rishi Sunak dans un communiqué. « Alors que nous sommes confrontés à des menaces nouvelles et inédites, il est crucial de renforcer les fondations de notre alliance pour être prêts à affronter les défis du futur », a-t-il ajouté.
Une « entente cordiale » retrouvée
De quoi dissiper les nuages qui s’étaient amoncelés sur cette « entente cordiale » qui définit les relations franco-britanniques. Ces dernières ont rarement été au beau fixe entre Emmanuel Macron et l’ex-Premier ministre Boris Johnson, et s’étaient encore dégradées avec son éphémère successeure Liz Truss qui avait, un temps, refusé de dire si le président français était un « ami ou ennemi » du Royaume-Uni. « Un grand ami, assurément », a tranché vendredi Rishi Sunak, dans un entretien au journal Le Figaro, racontant leurs échanges de « textos au sujet du football ».
Du Brexit à la pandémie en passant par une vive brouille au sujet des alliances dans la région Asie-Pacifique, de multiples crises avaient interrompu depuis cinq ans la tradition des sommets annuels. La plupart d’entre elles sont surmontées, d’autant que Rishi Sunak vient de conclure un accord avec l’Union européenne après des mois de bras de fer.
La « priorité » est donc une « reconnexion », pour « reprendre des habitudes de travail communes » entre les deux dirigeants, qui seront accompagnés chacun de sept ministres, souligne-t-on à l’Élysée.
Le président et le Premier ministre tiendront une conférence de presse à 14H00 GMT après un déjeuner de travail.
« Renforcer les patrouilles »
Côté britannique, l’accent est mis sur la lutte contre l’immigration clandestine, source de tensions entre les deux rives de la Manche. Paris et Londres négociaient encore vendredi « un renforcement » de leur coopération et surtout des moyens alloués pour contrôler les flux migratoires depuis la France, dans le sillage du traité de Sandhurst signé en 2018 et d’un nouvel accord conclu en novembre.
Dans Le Figaro, le dirigeant conservateur britannique juge « crucial de briser le cercle des gangs criminels » de passeurs. « C’est la réalité : des organisations criminelles facilitent les mouvements de personnes », martèle-t-il.
Downing Street espère donc « continuer à renforcer les patrouilles » pour « stopper davantage de bateaux » et travailler « avec les Français pour empêcher les traversées et les pertes de vies humaines dans la Manche », alors que plus de 45.000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 sur des embarcations de fortune.
Ce sujet sera abordé quelques jours après la présentation mardi par le gouvernement britannique d’un projet de loi controversé pour restreindre drastiquement le droit d’asile, vivement dénoncé par l’ONU. Mais avant le sommet Paris a minimisé son impact tandis que Londres a remisé ses critiques passées contre une certaine inaction française à la frontière maritime.
Coopération sur la défense
L’invasion russe de l’Ukraine présente aussi un défi commun aux deux premières armées européennes, les deux seules dotées de l’arme nucléaire en Europe, poussées à se rapprocher. Un contexte qui permet de « donner un nouvel élan » à la coopération sur la défense, a dit un conseiller du président français au sujet de ce partenariat gravé dans le marbre par le Traité de Lancaster House en 2010 mais mis en sourdine depuis le Brexit.
Selon Londres, les deux dirigeants vont annoncer une « coordination accrue de la fourniture d’armes à l’Ukraine et de la formation » de militaires ukrainiens, pour que « des milliers supplémentaires » d’entre eux soient prêts au combat.
Un « partenariat stratégique » doit par ailleurs être conclu sur l’énergie nucléaire, et des investissements croisés annoncés par des entreprises des deux pays, le tout avec comme fil rouge la décarbonation de l’économie pour lutter contre le réchauffement climatique
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.