Les Israéliens craignent de nombreuses pommes pourries parmi les prisonniers palestiniens libérés

Pour chaque otage israélien libéré dans le cadre de l'accord avec le Hamas, Israël doit libérer jusqu'à 50 prisonniers palestiniens, dont beaucoup purgent des peines de prison à perpétuité pour des assassinats terroristes

Par Dan M. Berger
5 février 2025 03:27 Mis à jour: 5 février 2025 03:27

L’une des pilules amères que les Israéliens doivent avaler concernant la libération des otages détenus par le Hamas est qu’ils doivent, en contrepartie, relâcher des terroristes coupables de nombreux crimes graves, allant de la direction d’attaques terroristes à l’envoi de kamikazes et au meurtre.

Mahmoud Atallah purgeait une peine de prison à perpétuité pour le meurtre d’une Palestinienne soupçonnée de collaborer avec Israël. Il a ensuite été inculpé en septembre 2024 pour avoir agressé sexuellement à plusieurs reprises des gardiennes de la prison de Gilboa, selon le Times of Israel.

Zakaria Zubeidi a été le chef des Brigades des martyrs d’Al Aqsa pendant la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien déclenché après que Yasser Arafat, dirigeant palestinien, ait refusé la solution des deux États proposée par le président américain Bill Clinton et le Premier ministre israélien Ehud Barak en 2000. Zubeidi a organisé des dizaines d’attentats, dont un contre un bureau du parti politique Likoud à Beit Shean en 2002, qui a coûté la vie à six Israéliens.

Ahmed Barghouti, haut responsable militaire de l’organisation terroriste Fatah, purgeait 13 peines de prison à perpétuité pour des attentats terroristes ayant causé la mort de 12 Israéliens durant la Seconde Intifada.

Mohammed Abu Warda purgeait 48 peines de prison à perpétuité pour avoir orchestré plusieurs attentats terroristes du Hamas pendant la Seconde Intifada, dont celui d’une bombe contre un bus à Jérusalem ayant fait 45 victimes.

Sami Jaradat, du Jihad islamique palestinien, est responsable de l’attentat à la bombe perpétré en 2003 contre un restaurant de Haïfa, qui a causé la mort de 21 personnes.

Wael Qassem, Wassam Abbasi et Mohammed Odeh faisaient partie d’une cellule terroriste du Hamas responsable d’attentats à la bombe ayant fait 35 victimes, entre autres dans une cafétéria de l’Université hébraïque, au Club Shefayim de Rishon LeZion et dans un café de Jérusalem.

Shadi Amouri, membre du Fatah, purgeait 17 peines de prison à perpétuité pour son rôle dans un attentat suicide perpétré en 2002 près de Megiddo, dans le nord d’Israël, qui a causé la mort de 17 Israéliens, dont 13 soldats des FDI, et en a blessé plus de 40.

Ces Palestiniens faisaient partie des 183 prisonniers libérés le 1er février en échange de la libération de trois otages israéliens : Yarden Bibas, Keith Siegel et Ofer Kalderon. Parmi ces Palestiniens, 111 ont été arrêtés le lendemain de l’attentat du 7 octobre 2023, soupçonnés de terrorisme et ont été détenus sans jugement. Les 72 autres purgeaient déjà des peines longues ou à perpétuité dans des prisons israéliennes pour des attentats meurtriers commis avant la guerre.

Selon un calendrier prévoyant qu’Israël doit libérer 50 prisonniers pour chaque soldat israélien pris en otage et 30 prisonniers pour chaque otage civil, Israël devra libérer près de 2000 terroristes ou terroristes présumés au cours de la première phase d’échanges du cessez-le-feu. Au cours de cette phase, 33 Israéliens – dont 25 seulement sont encore en vie, plus huit corps – seront restitués.

De même, des échanges déséquilibrés ont eu lieu plus tôt, depuis le début du cessez-le-feu, le 19 janvier.

Depuis des années, Israël cherche à obtenir le retour des personnes prises en otage et des corps de celles qui ont été tuées, et a payé le prix fort pour y parvenir.

En 2011, Israël a libéré 1027 prisonniers palestiniens en échange d’un seul soldat israélien, Gilad Shalit, qui avait été enlevé sur le sol israélien cinq ans plus tôt.

L’un des soldats libérés, Yahya Sinwar, est devenu le chef de l’aile militaire du Hamas et a orchestré l’attentat meurtrier du 7 octobre 2023.

Des terroristes du Jihad islamique et du Hamas escortent l’otage israélienne Arbel Yehud pour la remettre à une équipe de la Croix-Rouge dans le cadre de leur troisième échange d’otages et de prisonniers, à Khan Yunis, le 30 janvier 2025. Eyad Baba/AFP via Getty Images

Ce jour-là, environ 3000 terroristes ont tué 1200 personnes, principalement des civils israéliens, en ont blessé des milliers d’autres et on pris 250 otages. Sinwar a échappé aux Forces de défense israéliennes (FDI) jusqu’au 16 octobre 2024, date à laquelle il a été abattu dans un appartement de Gaza lors d’une patrouille routinière de l’infanterie et des chars israéliens.

L’échange du 1er février incluait pour la première fois des habitants de Gaza détenus depuis le début de la guerre, à condition qu’ils n’aient pas été directement impliqués dans l’attaque du 7 octobre 2023.

Les Israéliens ne sont pas d’accord avec le fait de laisser en liberté un si grand nombre de ces personnes.

Orit Mark Etinger a perdu son père, Michael Mark, lors d’un attentat terroriste en 2016. Son frère cadet a survécu à cette attaque mais a été tué à Gaza. Deux de ses cousins ont également été victimes d’attaques terroristes.

« Lorsque j’ai appris la décision de libérer des terroristes en échange d’otages, j’ai ressenti une douleur et une angoisse profondes », a déclaré M. Etinger à Fox News Digital. « Libérer des meurtriers qui ont détruit des vies entières est insupportable. Personne ne peut ramener mon père. Pendant ce temps, le terroriste qui l’a assassiné peut aujourd’hui se promener librement dans la rue. »

« L’un des meurtriers de mon père avait déjà été libéré dans le cadre de l’accord Shalit et était retourné tuer. Nous savons à qui nous avons affaire, c’est pourquoi nous redoutons les conséquences de la libération de meurtriers qui ont du sang sur les mains. Mais nous ne pouvons pas laisser les otages  des innocents  vivre l’enfer à Gaza. Ils doivent rentrer chez eux. »

Avec l’Associated Press et Reuters.

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