En Chine, le marché des parcelles dans les cimetières est devenu plus lucratif que le secteur de l’immobilier résidentiel. Ce phénomène a conduit de nombreux jeunes à réserver à l’avance des concessions funéraires pour faire face à la flambée des prix.
En raison de la forte demande, le prix au mètre carré de certaines concessions à Shanghai est déjà beaucoup plus élevé que celui des propriétés résidentielles dans le centre-ville.
Selon un reportage du média chinois Time Finance, un habitant de Shanghai prénommé Liu a visité deux cimetières pendant la fête de Qingming, une fête traditionnelle au cours de laquelle les Chinois rendent hommage à leurs proches décédés en balayant leurs tombes. Il a été surpris par l’augmentation du prix des concessions funéraires, déjà plus élevé que le prix des logements à Shanghai. Une parcelle en banlieue était vendue à 180.000 yuans (environ 24.000 euros) le mètre carré, tandis qu’une autre dans le district plus éloigné de Nanhui était vendue à 130.000 yuans (environ 17.000 euros) le mètre carré, selon le rapport. En Chine, la tombe représente la majeure partie du coût total des funérailles, soit près de 90 %.
Les employés ont expliqué à Liu que les concessions funéraires ne pouvaient être vendues qu’aux résidents locaux, alors qu’il n’y avait pas de telles restrictions par le passé.
Un autre résident de Shanghai, Chen, a constaté des prix encore plus élevés pour une concession funéraire. Récemment, il a cherché à l’avance une double concession funéraire pour ses parents et s’est rendu compte que la moins chère coûtait 370.000 yuans (environ 49.000 euros), suivie de 490 000 yuans (environ 66.000 euros). Il a décidé d’acheter la parcelle la plus chère avec une remise de 5 % parce que l’autre s’avérait être trop petite.
Le 21st Century Business Herald, un journal financier chinois, a rapporté qu’au cimetière Songheyuan de Shanghai, le prix des concessions funéraires atteignait 763.000 yuans (environ 103.000 dollars) par mètre carré le mois dernier, ce qui est beaucoup plus élevé que le coût des maisons situées dans les quartiers centraux de Shanghai.
Les jeunes réservent des tombes
Les jeunes prennent conscience que la forte demande de concessions dans les cimetières continue de faire grimper les prix. Selon Time Finance, beaucoup achètent des parcelles à l’avance, anticipant les futures hausses de prix.
Un habitant de Pékin, Chen, 34 ans, a acheté l’année dernière une tombe de 2,5 mètres carrés à la montagne Jiugong de la ville. Il a expliqué à Time Finance qu’il y a quatre ans, un ami d’une autre ville avait acheté une concession funéraire pour son père au prix de 47.000 yuans (environ 6300 euros) le mètre carré, et que le prix avait grimpé à plus de 70.000 yuans (environ 9000 euros) le mètre carré en 2022.
Un employé d’un cimetière de la ville de Guangzhou, dans la province de Guangdong, a confirmé que le prix des concessions funéraires avait augmenté et qu’il avait vu des clients âgés de 29 ans acheter des tombes à l’avance.
Facteurs liés à la flambée des prix des sépultures
Lu Tianming, un analyste politique et économique sino-américain, a déclaré à Epoch Times que deux facteurs alimentent les prix des cimetières en Chine.
« Le premier est l’impact de l’offre et de la demande, qui est la raison principale », a-t-il déclaré.
« La pandémie de Covid-19 a fait un grand nombre de mort en chine. Le Parti communiste chinois (PCC) continue à dissimuler le chiffre réel de décès. Mais diverses sources d’information permettent d’affirmer que le nombre de morts a été largement sous-évalué. Les concessions de cimetière sont rares [en raison de la forte demande]. Une grande partie des revenus et des bénéfices de l’industrie funéraire montent en flèche. »
Les données officielles de la Chine sur le Covid-19 ont été accueillies avec un scepticisme généralisé. Les médias internationaux ont également mis en doute l’exactitude des données fournies par la Chine. Des informations précises sont difficiles à obtenir, car le gouvernement chinois a refusé de collecter des données pertinentes et avait interdit toute mention du Covid-19 dans les dossiers médicaux.
« L’autre facteur est lié à la politique, c’est-à-dire au problème de la vente des terres par le PCC », a affirmé M. Lu.
« En Chine, les gouvernements locaux organisent des ventes aux enchères pour vendre des terrains, qui ne se limitent pas aux promoteurs immobiliers mais incluent également des parcelles de cimetière. La vente de terrains étant une importante source de revenus pour les gouvernements locaux, les prix des terrains en Chine ont toujours été élevés. Maintenant qu’il y a une pénurie de concessions dans les cimetières, je pense que les prix des terrains vont continuer à augmenter. »
La Chine est le deuxième pays au monde, après le Japon, où mourir coûte le plus cher.
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