Le 16 octobre 2020, Samuel Paty était assassiné pour avoir montré des caricatures de Mahomet en cours. Un rapport définitif des policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) a révélé que le professeur d’histoire-géographie de Conflans-Sainte-Honorine se savait menacé les jours précédant sa mort. Malgré cela, il n’avait eu droit à aucune protection policière.
Le comportement de Samuel Paty et les recherches qu’il avait effectuées sur Internet avant sa mort montrent que l’enseignant se sentait directement menacé et vivait dans la peur de représailles, selon le rapport de la sous-direction antiterroriste daté du 28 juin dernier.
Une « vive inquiétude […] devant l’ampleur et l’agressivité de cette polémique »
Depuis le 6 octobre dernier, les investigations sur la mort de Samuel Paty sont officiellement terminées. « L’enquête révélait la vive inquiétude ressentie par Samuel Paty devant l’ampleur et l’agressivité de cette polémique », indique le rapport dont a pris connaissance Le Parisien.
Les jours qui ont précédé sa mort, le professeur avait effectué des recherches sur Internet en tapant : « C’est quoi une menace à l’ordre public ? » ainsi que « Trouble à l’ordre public Code pénal ». Il avait également consulté le site d’un cabinet d’avocats pénalistes, précise le journal francilien. Le 14 octobre 2020, il avait même effectué une recherche sur Google avec son nom et son prénom. Il avait alors découvert des vidéos haineuses auxquelles son nom était associé.
Le jour de sa mort, l’enseignant avait de nouveau sollicité l’un de ses collègues pour le raccompagner en voiture, alors qu’habituellement il rentrait chez lui à pied. Mais en raison de son emploi du temps, ce professeur n’avait pas pu répondre favorablement à sa demande.
Aucune protection particulière, alors que rectorat et police avaient été alertés
Samuel Paty n’avait bénéficié d’aucune protection, alors même que la principale du collège, la police et le rectorat, étaient au courant des menaces qui pesaient sur lui. Estimant que les alertes du professeur avaient été négligées et qu’il aurait dû être protégé, une plainte a été déposée par des membres de la famille de Samuel Paty, le 6 avril dernier. À la suite de celle-ci, le 19 avril, une deuxième enquête a été ouverte pour « non-assistance à personne en péril » et « non-empêchement de crime ».
Dans cette affaire, quatorze personnes ont été mises en examen. Parmi elles, des collégiens ayant désigné Samuel Paty au tueur contre rétribution, mais aussi des responsables de la campagne de haine menée à l’encontre de l’enseignant, ainsi que des proches du terroriste Abdoullakh Anzorov.
Ces personnes impliquées risquent un procès aux assises. Selon les enquêteurs, « c’est l’action combinée de ces protagonistes, impliqués à des degrés divers, mais tous indifférents aux conséquences néfastes de leurs actes, qui aura conduit à l’assassinat », souligne le quotidien. Le Parquet national antiterroriste doit rendre son réquisitoire définitif dans les jours à venir.
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