Certains types d’éclairages à LED (diodes électroluminescentes), riches en « lumière bleue », ont un effet toxique sur la rétine et perturbent notre rythme de sommeil, a averti mardi l’agence de sécurité sanitaire Anses, qui recommande d’en « limiter l’usage », « tout particulièrement pour les enfants ».
Bon marché, très économes en énergie, à longue durée de vie, les éclairages à LED « connaissent une expansion considérable » mais ne sont pas sans danger, souligne l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un avis.
Pour obtenir une lumière blanche, ces éclairages couplent une diode bleue à une couche de phosphore jaune. Plus leur lumière est « froide » (semblable au soleil à midi plutôt qu’au soleil couchant), plus la proportion de bleu est grande dans leur spectre.
L’’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait déjà souligné les risques pour la rétine de cette lumière bleue lors d’un premier avis, en 2010.
Depuis, « les nouvelles données scientifiques confortent » cette toxicité pour l’œil, pouvant conduire à « une baisse de la vue », alors que dans le même temps, les LED sont de plus en plus présentes : éclairage domestique et extérieur, phares automobiles, écrans des téléphones portables, tablettes et ordinateurs…
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— Igor SEMENOFF (@Igorsemenoff) 7 mai 2019
Les études « montrent des effets phototoxiques à court terme liés à une exposition aiguë et des effets à long terme liés à une exposition chronique, qui augmentent le risque de survenue d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) », détaille l’organisme chargé de l’évaluation des risques sanitaires.
L’expertise de l’Anses met aussi « en évidence qu’une exposition, même très faible, à de la lumière riche en bleu le soir ou la nuit, perturbe les rythmes biologiques et donc le sommeil ».
À cet égard, les enfants et les adolescents, « dont les yeux ne filtrent pas pleinement la lumière bleue » car leur cristallin est encore en développement, « constituent une population particulièrement sensible ».
Enfin, de nombreuses lampes à LED présentent « des variations importantes de l’intensité lumineuse », en réaction aux fluctuations du courant d’alimentation. « Certaines populations telles que les enfants, adolescents et des professionnels, pourraient être plus sensibles aux effets potentiels induits par cette modulation de la lumière: maux de tête, fatigue visuelle, risque accidentel, etc », estime l’Anses.
Aussi recommande-t-elle de privilégier des éclairages domestiques de type « blanc chaud » et de limiter l’exposition à la lumière riche en bleu des écrans à LED « avant le coucher et pendant la nuit ».
Elle juge également que les objets vendus au grand public ne devraient comporter que les catégories de LED les moins dangereuses et qu’il faudrait « limiter l’intensité lumineuse des phares » des voitures.
D. S avec AFP
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