Avec la crise, le déficit global des administrations de sécurité sociale s’était creusé en 2020 à 39,7 Mds€ puis était redescendu mécaniquement les deux années suivantes à 24,3 et 17,8 Mds€. Cette situation s’explique notamment par une hausse des recettes (+ 5,3 %) supérieure à celle des dépenses (+ 3,9 %) l’année dernière.
Le solde de la branche retraites, grâces aux économies réalisées lors des précédentes réformes, se retrouve même, selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), en excédent de 3,2 Mds€ en 2022. En revanche, au vu de l’évolution de la situation démographique, le déficit devrait se creuser à hauteur de 12,4 Mds€ en 2027 et 13,5 Mds€ en 2030.
Pour rappel, le projet de loi prévoit que le relèvement progressif de l’âge légal de la retraite à 64 ans devrait annuellement rapporter 10,3 Mds€ en 2027 et 17,7 Mds€ en 2023.
Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy et qui, à ce titre, a contribué au pilotage de la réforme des retraites adoptée en 2010, intervient fréquemment dans les médias comme expert et a eu l’occasion de détailler sa position sur la géographie des forces politiques et les gains économiques attendus pour la réforme.
Selon lui, les mesures compensatoires adoptées par le gouvernement (2,8 Mds€ en 2027 et 4,8 Mds€ en 2030) devraient annuler 35 % des économies initiales, les faisant tomber à environ 8 Mds€ en 2027 et portant le déficit de la branche retraite à 4,1 Mds€.
En somme, le gouvernement se contente d’une réforme minimaliste et donne rendez-vous à ses successeurs pour une nouvelle loi en 2028 ou en 2029.
Article écrit par Romain Delisle avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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