C’est au 4 mars, il y a une vingtaine de jours que le Convoi du peuple est arrivé au Hagerstown Speedway à Hagerstown dans le Maryland. Samedi dernier au matin, après le départ des camions et des voitures vers 10 h 30, la base est devenue très calme. Tous les véhicules étaient de nouveau partis pour faire le tour du Capital Beltway (périphérique de Washington).
Avec ces rondes, les camionneurs espèrent faire valoir leurs revendications : mettre fin à l’urgence nationale en réaction à la pandémie du Covid‑19 et restaurer les libertés protégées par la Constitution des États‑Unis. La déclaration d’urgence faite en mars 2020 par Donald Trump a depuis été prolongée deux fois par Joe Biden, en février 2021 et mars 2022.
Un panneau d’« appel à l’action » au Hagerstown Speedway incite les camionneurs à sensibiliser leurs représentants au Congrès deux fois par jour afin qu’ils fassent pression pour mettre fin à l’urgence nationale. Il s’agit aussi de leur rappeler que les primaires approchent. Les représentants de la Chambre ont d’ailleurs rejoint leurs circonscriptions depuis le 21 mars et regagneront Washington à la fin de la semaine.
Le Sénat a approuvé au début du mois une loi visant à mettre fin à l’état d’urgence, mais la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, ne l’adoptera probablement pas. De plus, la Maison Blanche a fait savoir le même jour que le projet de loi ferait l’objet d’un veto si la Chambre l’approuvait.
Le 8 mars, le Convoi a rencontré les sénateurs Ron Johnson (Parti républicain du Wisconsin) et Ted Cruz (Parti républicain du Texas) au Capitole pour discuter des inquiétudes liées aux libertés individuelles des Américains. Cette rencontre a été suivie d’autres discussions avec plusieurs membres de la Chambre des représentants.
Assis sur une chaise de camping, Steven McLeod du Texas, représentant commercial d’une société de logiciels pour le secteur du transport routier, discute avec sa nouvelle amie Elise du Delaware. À côté de lui, un grand récipient de bière gratuite, offerte par son entreprise.
M. McLeod pense que toutes les obligations seront bientôt levées. Cependant, cela ne comblera pas entièrement ses attentes, ne répondra pas vraiment à ses préoccupations. En effet, il craint de voir le gouvernement retirer progressivement toujours plus de choix aux populations et de décider toujours plus arbitrairement de ce qui « est bon pour tout le monde ».
« Le mécanisme a été mis en place maintenant. C’est là le problème », explique M. McLeod à Epoch Times.
« À une époque, l’idée de ne pas avoir le droit d’aller travailler, c’était une idée complètement folle. Que les enfants ne puissent pas aller à l’école. Cela aurait été insensé il y a cinq ans. Maintenant, c’est banal. »
« Alors, depuis quand supprime‑t‑on ces droits et ces libertés pour la majorité des gens ? »
Steven McLeod était en Pennsylvanie, en voyage d’affaires, puis il a rejoint le Convoi à Hagerstown la semaine dernière. Il a organisé un camion rempli de nourriture, un autre de crème glacée et de bière. Son employeur, une société de logiciels destinés au secteur du transport routier, a financé son initiative.
Selon lui, le combat des camionneurs durera longtemps. Il n’espère pas de résultats ni de changements dans l’immédiat. Quoiqu’il en soit, il est essentiel de « faire ce qu’il faut » dès maintenant, ajoute‑t‑il, pour soutenir la cause des camionneurs qui défendent les libertés.
Sa fille de 20 ans, également sa « meilleure amie », voilà une des raisons qui l’ont poussé à prendre position. Elle est étudiante au Texas en vue de devenir infirmière praticienne. Travaillant également, elle s’est acheté une voiture à 18 000 dollars en six mensualités. M. McLeod nous confie qu’elle travaille depuis l’âge de 14 ans, de sa propre initiative.
Contrairement à lui, sa fille n’a aucun doute concernant les décrets de vaccination, ils servent au bien de tous, elle ne s’inquiète pas du recul de ses libertés. « Ils sont manipulables. C’est ce qu’on inculque à la jeune génération », s’indigne M. McLeod.
« Nous sommes à une génération près de voir toutes les libertés de la Constitution devenir des aberrations », ajoute‑t‑il. « Nous devrons tous composer avec les conséquences de leurs décisions [celles de la génération de sa fille]. Et ils ne le comprennent pas assez bien. »
« Cela nous a donné de l’espoir »
Meredith Mathews, une enseignante assistante d’Edison, dans le New Jersey, est arrivée en fin de matinée avec ses dons. Elle a quitté son domicile à 7 heures du matin et a roulé pendant quatre heures.
« Cela nous a vraiment donné de l’espoir, parce qu’il y a des gens qui n’ont plus rien et d’autres qui sont en train de tout perdre », explique Meredith à Epoch Times. « Cela nous a donné de l’espoir parce que, sans cela, ça va juste être la misère, la misère absolue. »
Elle rappelle que si les enseignants du New Jersey ne se font pas vacciner d’ici juin, ils risquent de perdre leur emploi. Selon elle, le manque de libertés pendant la pandémie a touché les étudiants et les populations plus durement que ne veulent l’admettre les gouvernements et les médias.
À l’heure actuelle, elle cumule trois emplois. C’est dans un groupe de discussions qu’elle a commencé à s’informer sur les camionneurs, puis elle les a rejoint après leurs rassemblements dans le New Jersey. « Je travaille 80 à 85 heures par semaine. Franchement, quand je rentre chez moi, je dors, je me réveille, et je retourne au travail. C’est tout ce que je fais. »
En voyant de la neige au 12 mars, elle a décidé de passer à l’action. Elle a commencé à interroger le groupe de discussions sur les besoins des camionneurs en rédigeant la liste de ce qu’elle allait préparer pendant ses pauses au travail. Elle a dépensé 600 dollars pour acheter des grils à charbon de bois, des biftecks et des sacs de couchage qu’elle a distribués. Elle a également emporté quelques objets personnels, des objets de décoration artisanale et un écran de projection afin d’organiser des soirées cinéma pour les enfants.
Les grils à charbon de bois et les biftecks ont été accueillis avec enthousiasme. Un père de famille de sept enfants a compris qu’il n’aurait plus besoin d’utiliser son réchaud actuel, qui ne pouvait contenir que deux hamburgers.
Nous devons retrouver notre liberté
Todd Grenier, de Raleigh, en Caroline du Nord, est arrivé avec sa femme et son fils adolescent vendredi soir. Il a prévu de rester pour le week‑end. « [Nous sommes là pour] défendre notre liberté et pour nous assurer que les gens entendront ce que l’Amérique a à dire, à savoir que le pays doit reprendre la bonne direction. »
« Je pense que ça va dans la mauvaise direction en ce moment. D.C, c’est comme un poing qui frappe pour imposer ses ordres pour tout. Faites ceci. Faites cela. Nous devons retrouver notre liberté », explique‑t‑il à Epoch Times.
Aleina Boddington, une mère de deux enfants, originaire de Grafton, en Virginie‑Occidentale, a rejoint le Convoi avec sa famille depuis environ deux semaines. Ses enfants, une fille de 7 ans et un garçon de 5 ans suivent l’enseignement à domicile. Pour elle, la fin des décrets est très importante : « Nous ne devrions pas être obligés de faire ce que d’autres personnes nous disent de faire. La liberté est l’essence même de l’Amérique. »
« C’est l’Amérique qui soutient les Américains pour la bonne raison’
Rose Koepsell, responsable des bénévoles du centre de dons pour les camionneurs, est très impressionnée par la gentillesse des gens. Par exemple, le jour où il a neigé, les habitants du quartier ont accueilli ses bénévoles, si bien que tous les membres de son équipe ont eu un lit chaud pour la nuit. Certains camionneurs ont également mis en commun leur argent pour loger certaines personnes à l’hôtel.
« C’est l’Amérique, une fois de plus, qui soutient les Américains pour la bonne raison. C’est l’Amérique qui se lève et qui dit ‘nous aimons l’Amérique' », explique‑t‑elle à Epoch Times. « Et qu’il s’agisse d’une catastrophe comme le 11 septembre, ou d’une catastrophe comme celle que nous avons avec l’excès de notre gouvernement en ce moment, les Américains veulent aider. Ils se lèvent, et ils disent : ‘Nous vous soutenons !' »
Il y a vingt ans, suite au 11 septembre 2001, elle a travaillé pendant quelques mois pour aider les sinistrés à New York, où elle est arrivée le 14 septembre.
Avant de rejoindre le Convoi du peuple dans l’Ohio et de le suivre jusqu’à Hagerstown, elle participait aux secours suite aux tornades du Kentucky à Noël.
« Le peuple américain se montre vraiment engagé en envoyant ses dons. Ils traitent cette situation comme une catastrophe. J’ai travaillé sur suffisamment de désastres pour savoir que c’en est un. C’est ça qu’ils font », ajoute‑t‑elle. « Ils veulent aider. Ils ne savent pas comment, mais ils envoient ce qu’ils peuvent. »
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