Les hostilités ont repris dans la bande de Gaza après une semaine de pause. Israël a accusé l’organisation terroriste Hamas d’avoir « violé l’accord » de trêve et « tiré des roquettes » vers Israël. Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a déclaré que « le Hamas n’a pas jusqu’ici produit de liste d’otages qui permettrait une extension de la pause ». Mais les négociations pour une trêve se poursuivent.
Dès les premières explosions, survenues peu après l’expiration d’une trêve à 5h00 GMT, des milliers d’habitants, certains surpris dans leur sommeil, ont repris la route des hôpitaux et des écoles transformés en camps de fortune pour les déplacés, ont constaté des journalistes de l’AFP dans la bande de Gaza.
Dans la nuit pourtant, d’intenses tractations avaient eu lieu pour une nouvelle reconduction de la trêve en vigueur depuis le 24 novembre entre Israël et le Hamas, dans la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement palestinien en Israël le 7 octobre. Mais vendredi matin, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le Hamas d’avoir « violé l’accord » de trêve et « tiré des roquettes » vers Israël.
« Le gouvernement israélien est déterminé à atteindre les objectifs de la guerre : libérer les otages, éliminer le Hamas et garantir que Gaza ne constitue plus jamais une menace pour les habitants d’Israël », a affirmé dans un communiqué le bureau du Premier ministre, le porte-parole du gouvernement israélien promettant lui au Hamas « la pire des raclées ».
En réponse, Ezzat el-Richq, un dirigeant du Jihad islamique palestinien, autre mouvement armé de Gaza, a affirmé que l’armée israélienne « n’atteindra pas en reprenant la guerre » les objectifs qu’elle « n’a pas atteints avant la trêve ».
Israël publie une carte des « zones d’évacuation » des civils à Gaza
Tôt vendredi, l’armée israélienne a commencé à envoyer des messages sur les téléphones des habitants dans des quartiers de la ville de Gaza (nord), ainsi que des villages bordant la frontière avec Israël dans le sud, les exhortant à « partir immédiatement » car elle allait mener « des attaques militaires dures ». L’armée a également publié une carte en arabe des « zones d’évacuation » de la bande de Gaza, afin de permettre aux Gazaouis de fuir certains secteurs pour leur sécurité.
Les négociations pour une trêve se poursuivent
Vendredi matin, une source informée des tractations a indiqué à l’AFP que les négociations pour une trêve se poursuivent avec les médiateurs qatari et égyptien en dépit de la reprise des hostilités. Principaux alliés d’Israël, les États-Unis « continuent à travailler » en vue d’une trêve humanitaire à Gaza, a assuré vendredi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
L’exécutif américain, par la voix notamment du chef de la diplomatie Antony Blinken, en visite dans la région, avait appelé en vain à étendre la pause dans les combats qui durait depuis le 24 novembre. « Le Hamas n’a pas jusqu’ici produit de liste d’otages qui permettrait une extension de la pause », a ajouté un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Il a assuré que le Président Joe Biden restait « profondément mobilisé » pour libérer les otages restants et amplifier l’aide humanitaire.
Le Qatar a également exhorté la communauté internationale à agir, affirmant que la reprise des bombardements « exacerbe la catastrophe humanitaire » à Gaza, la France jugeant de son côté « indispensable » une reconduction de la trêve.
« Cauchemar »
La reprise des combats a replongé la bande de Gaza dans un « cauchemar », a regretté le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Robert Mardini. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui dit « regrette[r] profondément » la reprise des hostilités, espérant qu’il soit toujours « possible de renouveler la pause ».
« Aucun camion d’aide n’est entré depuis la reprise des bombardements israéliens mais des préparatifs sont en cours pour l’évacuation de plusieurs blessés et l’entrée à Gaza de Gazaouis qui étaient bloqués à l’étranger », a affirmé à l’AFP Waël Abou Omar, chef de la communication du terminal de Rafah (sud), point de passage entre la bande de Gaza et l’Egypte.
Vendredi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait état de 111.000 cas d’infection respiratoire aiguë et de 36.000 cas de diarrhée chez des enfants de moins de cinq ans recensés parmi les déplacés depuis le début de la guerre.
Selon l’ONU, 1,7 million d’habitants ont été déplacés par la guerre, et plus de la moitié des logements endommagés ou détruits. Plusieurs centaines de milliers de civils avaient fui au cours des premières semaines de la guerre le nord du petit territoire, dévasté par les combats, pour chercher refuge dans le sud.
Mais à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où les bombardements ont fait plusieurs morts vendredi matin selon le gouvernement du Hamas, Anas Abou Dagga a déploré que « la guerre a repris, encore plus féroce ». « Notre maison a été détruite, nous avons sept proches blessés », a raconté à l’AFPTV ce Gazaoui, accouru à l’hôpital Nasser, où des habitants se sont également pressés vendredi pour donner du sang aux blessés.
En Israël, les autorités ont elles réinstauré l’interdiction aux écoles d’ouvrir si elles ne disposent pas d’un abri aux normes. À Tel-Aviv, des habitants interrogés par l’AFP ont jugé inévitable la reprise des hostilités. « Tant que le Hamas est là, nous devons continuer à nous battre », a déclaré Ofir Dardary, 39 ans.
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