Les personnes âgées de la mégalopole de Wuhan, dans le centre de la Chine, se sont rassemblées dernièrement pour une deuxième grande protestation en une semaine. Elles manifestaient leur mécontentement face aux réductions opérées par le régime dans le remboursement de leurs cotisations de santé dans le cadre de sa récente réforme de l’assurance médicale. Une manifestation similaire a eu lieu au même moment dans la mégalopole de Dalian, dans le nord‑est du pays.
Les manifestants cherchent à attirer l’attention de la communauté internationale et à obtenir un soutien pour leurs efforts. À Wuhan le 15 février, le régime a réprimé le mouvement en frappant les personnes mobilisées, en les arrêtant et en les dispersant par la force.
S’exprimant sous le nom de Dafei (pseudonyme) pour Epoch Times, un habitant de Wuhan a expliqué le 16 février que la situation était épouvantable.
« Plusieurs amis qui sont allés à la manifestation ont tous été interrogés et menacés par la police. Maintenant, c’est la terreur partout dans le pays. C’est vraiment effrayant », a‑t‑il confié.
An Ming (pseudonyme), un citoyen âgé de Wuhan qui était lui aussi présent à la manifestation, a raconté à Epoch Times le 16 février, comment le régime chinois a dispersé les manifestants.
« Hier, vers deux heures de l’après‑midi, la police a commencé à nettoyer les lieux. Il y avait beaucoup de policiers anti‑émeutes et de policiers en groupes qui dispersaient les manifestants âgés. Il y avait également des personnes envoyées par les autorités, qui faisaient diversion auprès des personnes âgées et les conduisaient vers un bâtiment situé derrière le parc Zhongshan [le lieu de la manifestation] en leur disant d’y entrer. Des fonctionnaires se tenaient à l’extérieur du bâtiment. »
Certains retraités ont été emmenés une fois qu’ils sont entrés dans le bâtiment, mais An Ming n’est pas entré.
« Vers 15 heures, l’avenue Jiefang avait été vidée des manifestants. »
Le jour de la manifestation, de nombreuses personnes qui souhaitaient y participer n’ont pas pu s’y rendre. Yang Wei (pseudonyme), un retraité de Wuhan, a déclaré à Epoch Times le 16 février, que la police l’avait forcé à rester chez lui.
« Hier matin, j’ai reçu au moins cinq ou six appels de la police locale et du bureau de la communauté, me demandant si j’étais à mon domicile, et qu’ils voulaient m’apporter quelque chose. La police voulait juste savoir si j’étais chez moi ou sur les lieux de la manifestation. C’était pour nous garder sous contrôle. »
« En Chine continentale, la géolocalisation des personnes est omniprésente grâce à toutes les caméras et au repérage des téléphones portables. Nous sommes tous soumis à un contrôle strict. Où que nous allions, les téléphones portables nous localiseront. »
M. Yang a déclaré qu’il y avait au moins 50.000 personnes rassemblées dans la zone la plus centrale de Wuhan.
La police malmène les manifestants âgés
Mme Liang (pseudonyme), une autre habitante de Wuhan, a déclaré à Epoch Times le 16 février que des dizaines de milliers de personnes s’étaient levées pour protester contre la tyrannie du Parti communiste chinois (PCC). C’est la première fois en plus de 70 ans qu’elle a vu le peuple chinois si lucide et uni.
Mme Liang a vu des policiers battre les manifestants.
« La plupart des policiers ne portaient pas leur matricule d’identification, et beaucoup étaient des policiers anti‑émeute. Ils avaient tout type d’armes mais pas d’armes à feu. Ils n’osaient pas frapper les personnes âgées devant tout le monde. S’ils battaient des personnes âgées à mort, ce serait plus difficile pour eux de se dépatouiller avec ça. Mais ils les ont brutalisées et certaines ont perdu conscience. J’ai vu de mes propres yeux trois personnes âgées s’évanouir et tomber sur le sol, une femme et deux hommes. Ils ont été traînés par la police. »
Bien qu’elle ait été positive au Covid‑19 et hospitalisée à deux reprises, les nouvelles coupes dans le versement de ses cotisations à l’assurance maladie la prive de tout remboursement. Les allocations pour les soins médicaux ont été réduites, ce qui affecte le plus les retraités.
« Nous avons subi l’épidémie de Covid trois longues années, et nous n’en pouvons plus. (…) Cette nouvelle politique d’assurance médicale, c’est nous voler de manière flagrante. »
Le peuple chinois se réveille
Mme Liang a ajouté que le PCC a complètement perdu le soutien du peuple. La protestation contre les coupes dans l’assurance maladie va réveiller davantage de personnes et de jeunes à travers le pays, ce qui pourrait conduire à l’effondrement du régime communiste.
« J’espère que la communauté internationale ne sous‑estimera pas la prise de conscience du peuple chinois. Bien que certaines personnes ne soient pas encore réveillées, une grande partie du peuple chinois se lève, ils ont du courage, et leur compréhension est également assez bonne. »
« Ils constituent une force très puissante. »
M. Yang s’attend à ce qu’il y ait une autre manifestation prochainement.
« La vidéo des protestations au parc Zhongshan se répand sur Internet et influencera certainement d’autres villes. Elle aura certainement un impact considérable. La réforme de l’assurance médicale dans d’autres villes rencontrera également une résistance », a‑t‑il déclaré.
« Cette affaire ne s’arrêtera certainement pas là, car il y a beaucoup de gens comme nous qui voient clair dans le PCC, sont devenus lucides et qui aspirent à la démocratie et à la liberté. Ces personnes essaieront de l’obtenir et les réprimer ne sera pas suffisant. Mais c’est très difficile dans la Chine communiste. »
Il espère obtenir l’attention et l’aide des médias internationaux.
« La suppression de la protection des droits et de la vérité par le PCC est trop sévère. Nous ne pouvons compter que sur les médias étrangers. J’espère que les médias étrangers pourront nous aider à transmettre notre voix et nos appels à la communauté internationale, afin que celle‑ci prête attention et se soucie de la situation réelle de la Chine continentale. »
Ning Haizhong, Hong Ning, Yi Ru et Zhao Fenghua ont contribué à cet article.
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