Les services secrets britanniques lèvent le voile pour la première fois sur quelques-uns de leurs secrets dans une exposition au Science Museum de Londres, destinée à embellir leur image et à mettre en garde contre les risques liés à la cybercriminalité.
Le quartier général des communications du gouvernement (GCHQ), le service britannique de renseignements électroniques, a en effet décidé de sortir de l’ombre pour marquer son centième anniversaire, en proposant aux visiteurs d’explorer des décennies de conversations secrètes et d’écoutes clandestines lors de cette exposition baptisée « Top Secret : du chiffrage à la cybersécurité », qui ouvre ses portes mercredi.
L’une des pièces maîtresses de l’exposition est un prototype de la machine 5-UCO, développée en 1943 pour envoyer les messages allemands décryptés aux officiers alliés sur le terrain. « C’est l’une des premières machines de déchiffrement développées, totalement indéchiffrable et si secrète qu’on a longtemps pensé qu’on avait détruit toute trace de son existence », a déclaré le chef du GCHQ Jeremy Fleming lors de la présentation à la presse mardi.
Selon lui, en s’ouvrant ainsi et en impliquant le public dans cette exposition gratuite qui se tient jusqu’à février 2020, ses services veulent s’attaquer à la menace croissante de la cybercriminalité. « Ce n’est plus suffisant de travailler dans le secret, l’ouverture est notre force », a-t-il assuré avec le plus grand sérieux, affirmant vouloir prodiguer « des conseils sur mesure à chaque citoyen ».
Un ordinateur infecté par le virus « Wannacry », qui a contaminé des centaines de milliers d’ordinateurs dans le monde en 2017, paralysant en particulier le système de santé public britannique NHS, est mis en avant pour montrer la manière dont les citoyens ordinaires peuvent être exploités pour lancer des cyberattaques contre des institutions majeures.
L’exposition s’ouvre sur la technologie radio utilisée par un GCHQ balbutiant pour calculer la position des avions allemands lancés contre le Royaume-Uni pendant la Première Guerre mondiale, avant de montrer des machines célèbres comme Enigma, qui a servi aux Allemands à crypter leurs messages pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que la manière dont les agents britanniques ont réussi à en venir à bout.
La reconstitution d’une modeste maison de la banlieue londonienne transporte le visiteur au temps de la Guerre froide, avec l’histoire d’un couple de Canadiens qui envoyaient des informations militaires top secrètes à Moscou sur un poste de radio transmetteur caché sous le sol de leur cuisine.
De manière plus contemporaine, les visiteurs sont aussi informés sur les dangers encourus sur les réseaux sociaux, où leurs activités peuvent être détournées à mauvais escient.
Et en passant devant un ordinateur aux disques durs abîmés, ils plongent dans l’affaire des révélations du lanceur d’alerte Edward Snowden et des méthodes controversées utilisées par le GCHQ. C’est cet ordinateur que les responsables des services secrets britanniques avaient obligé les journalistes du Guardian qui travaillaient sur l’affaire à détruire.
« Ils étaient satisfaits qu’on en parle, cela aurait été étrange de ne pas inclure ça », a expliqué la commissaire de l’exposition Liz Bruton à l’AFP, soulignant avoir consulté des universitaires et des défenseurs des libertés civiles sur les questions de sécurité et vie privée.
Mais la transparence a ses limites. « Il y a des histoire que nous n’avons pas pu raconter », a dit Mme Bruton. Pour illustrer ces secrets à jamais gardés, le musée a dressé un amas de poussière provenant de machines des services secrets qui ont été pulvérisées.
E.T avec AFP
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