À l’heure de la « fast fashion » et de la multiplication des collections, les consommateurs ont pris l’habitude de renouveler très vite leur garde-robe. Lorsqu’elles sont collectées, les pièces délaissées sont réutilisées ou recyclées, mais souvent exportées.
En France, environ 624 000 tonnes de textile sont mises sur le marché chaque année, soit 2,6 milliards de pièces selon Eco-TLC, l’éco-organisme chargé de la gestion des vêtements, des chaussures et du linge de maison usagés.
« Le tournant est venu relativement récemment, avec l’essor de la fast fashion », le renouvellement rapide des collections composés de vêtements peu chers, estime auprès de l’AFP Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Éthique sur l’étiquette.
On estime qu’environ un tiers des produits sont collectés en France.
En 2018, 239 000 tonnes ont été récupérées, soit 7% de plus qu’en 2017. La collecte est en « croissance régulière » depuis plusieurs années, dans un contexte marqué par des préoccupations environnementales plus fortes, a précisé à l’AFP Alain Claudot, directeur général de l’éco-organisme.
L’objectif de la filière est d’arriver prochainement à rassembler 300 000 tonnes par an, soit 4,6 kilos par personne. La quasi-totalité du textile récupéré est valorisé : 58,5 % est réutilisé en l’état, 41,2 % est destiné au recyclage (effilochage, transformation en chiffons) et à la valorisation énergétique.
En ce qui concerne les vêtements réutilisés tels quels, seule une petite partie reste en France, l’immense majorité est exportée. L’Hexagone a ainsi exporté plus de 171.000 tonnes de fripes en 2018 (+10,7 %), pour 79 millions d’euros, selon le Centre du Commerce International (ITC), une agence conjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des Nations unies.
Elle exporte ces pièces principalement vers l’Afrique (69 000 tonnes), l’Europe (50 000) et l’Asie (47 000). Au niveau européen, 2,3 millions de tonnes de vêtements de seconde main ont été exportées l’an dernier, une quantité en progression de 1,9 % sur un an.
L’Allemagne (484 000 tonnes), le Royaume-Uni (394 000) et la Belgique (193 000) sont les principaux exportateurs européens. Au niveau mondial, les États-Unis prennent la tête du classement, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni, avec plus de 756.000 tonnes de fripes exportées l’année passée.
La France arrive en neuvième position.
Face à l’urgence climatique, de plus en plus de voix s’élèvent contre certaines pratiques de l’industrie de la mode, grosse émettrice de gaz à effet de serre. En réponse à ces préoccupations, une mode éco-responsable a récemment émergé, tirée par des jeunes créateurs et de grandes marques de luxe.
E.T. avec AFP
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