Pressé par l’opposition de droite, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a annoncé mercredi l’envoi par l’Espagne de « matériel militaire offensif » à la « résistance ukrainienne », malgré les réticences de son allié de gauche radicale Podemos.
« Comme je vois qu’il y a des groupes (politiques) qui remettent en question l’engagement du gouvernement » à participer à l’aide militaire à l’Ukraine, « je veux également vous annoncer que l’Espagne livrera du matériel militaire offensif à la résistance ukrainienne », a déclaré M. Sánchez à la Chambre des députés.
Le Premier ministre espagnol, qui n’a pas donné de détails sur le nombre et le type des armes qui seraient livrées à Kiev, faisait référence aux critiques du principal parti de l’opposition de droite, le Parti Populaire (PP), qui avait accusé mardi le gouvernement de gauche de ne pas « être à la hauteur des circonstances » et de « se cacher derrière l’UE ».
L’Espagne renforce sa mission en Lettonie avec l’envoi de 150 militaires espagnols supplémentaires
Jusqu’ici, M. Sanchez s’était en effet limité à indiquer que la contribution de l’Espagne passerait par l’enveloppe de 450 millions d’euros annoncée dimanche par les dirigeants de l’Union européenne.
Il a d’ailleurs répété mercredi que, même s’il avait décidé d’envoyer des armes directement, « une réponse européenne, coordonnée, unie » à l’invasion russe de l’Ukraine lui semblait toujours la position la plus « adéquate ».
Le gouvernement espagnol avait, en outre, annoncé mardi un renforcement de sa mission en Lettonie avec l’envoi de 150 militaires espagnols supplémentaires, qui s’ajouteront aux 350 déjà présents dans ce pays balte, dans le cadre de la décision prise par l’Otan de renforcer sa présence sur son flanc oriental.
M. Sanchez apporte son « soutien aux mesures nécessaires » concernant l’Ukraine
A la tête d’un gouvernement minoritaire de coalition, M. Sanchez a été contraint de composer ces derniers jours avec les réticences de ses alliés de la gauche radicale, Podemos comptant cinq ministres dans son exécutif.
Les divergences sont légion entre les deux partenaires depuis la formation du gouvernement il y a deux ans.
Tentant d’attiser ces divisions, le PP avait proposé mardi à M. Sanchez d’apporter son « soutien aux mesures nécessaires » concernant l’Ukraine si jamais il avait « des problèmes avec ses alliés ».
Intervenant après M. Sanchez, le président du groupe parlementaire de Podemos à la Chambre des députés, Pablo Echenique, a qualifié « l’envoi d’armes par l’Espagne ou tout autre pays » à l’Ukraine d’« erreur », car « cela n’est pas efficace pour en finir avec le conflit ».
Sa « solidarité avec le peuple russe » victime du président russe
Devant les députés, M. Sanchez a qualifié l’invasion de l’Ukraine d’attaque contre les valeurs européennes.
« Le président (russe Vladimir) Poutine n’accepte pas la consolidation de l’UE » et sa décision d’envahir l’Ukraine constitue « une tentative brutale de freiner la construction d’un espace politique européen basé sur des valeurs radicalement opposées à l’autoritarisme qu’il représente », a-t-il insisté.
Le Premier ministre espagnol a également fait part de sa « solidarité avec le peuple russe », qu’il a décrit comme étant victime du président russe.
Il a ainsi réclamé à M. Poutine « la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées arbitrairement » pour leur participation à des manifestations contre la guerre en Ukraine.
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