Originaires d’Occitanie, ces parents ont choisi d’appeler leur nouveau-né « Artús ». Mais la mairie a contesté ce prénom en raison de l’accent sur le « u », qui est typique de cette langue régionale. Le petit, qui est né à la mi-décembre à Mende (Lozère), ne peut donc pas porter le prénom choisi par ses parents.
La loi française interdit aux parents de donner un prénom susceptible de causer du tort à leur enfant, ou qui ne respecterait pas les règles de l’alphabet français. L’État a donc refusé que ce couple de trentenaires appelle son fils Artús parce que ce prénom comporte un accent occitan.
Les parents envisagent déposer un recours devant la justice
« La seule orthographe qui a été acceptée pour l’instant n’est pas celle qu’on a choisie », a expliqué dans le reportage de TF1 Lissandre Varenne, le père de famille. La mairie de Mende a en effet refusé l’orthographe de ce prénom. « Pour nous, le fait de donner à notre fils un prénom occitan, c’est lui permettre de maintenir un lien avec les générations précédentes et redonner un peu de dignité à notre culture », ajoute-t-il. « C’est une incompréhension. Notre pays nous refuse notre culture, un prénom occitan », renchérit sa conjointe, Émilie Hilaire.
Les parents d’Artús n’ont plus qu’une seule solution, pour faire figurer le prénom choisi dans le livret de famille, c’est de demander une dérogation au procureur la République. Lissandre Varenne n’exclut effectivement pas de déposer un recours devant la justice et tente par ailleurs d’interpeller les élus, et notamment la présidente de la Région Occitanie Carole Delga.
« On a aujourd’hui des prénoms qui sont quasiment inventés et qui sont autorisés »
« En Occitanie, on peut appeler son fils Steven ou Johnny, mais pas avec un prénom occitan. J’espère que les élus vont peser de tout leur poids pour que cette circulaire disparaisse », martèle le papa d’Artús, faisant référence à la circulaire du 23 juillet 2014 mise en avant par l’état civil, et qui encadre les signes pouvant être officiellement utilisés dans un prénom. « C’est une circulaire rétrograde qui empêche les langues historiques de placer des accents qui leur sont propres », s’indigne-t-il encore.
« On a aujourd’hui des prénoms qui sont quasiment inventés et qui sont autorisés parce qu’ils respectent le cadre de l’utilisation de l’alphabet et des dérogations qui sont possibles », indique de son côté Laurent Suau, le maire de Mende.
« Il faut bien qu’on puisse reconnaître l’occitan, qui est une langue », estime quant à lui Jean-Louis Brenet, le président de la confédération Calandreta, dont le but est de promouvoir l’enseignement aux enfants en langues occitanes et françaises à l’école. « Il faudrait qu’on puisse la reconnaître dans ce qu’elle est et dans son orthographe. Est-ce que cela fait du tort à l’enfant ? » interroge-t-il enfin.
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