Vendredi 28 février, la Turquie a affirmé qu’elle avait ouvert ses frontières terrestres et maritimes avec l’Europe pour laisser passer les migrants.
L’Europe ne « cèdera pas au chantage » migratoire exercé par la Turquie et ses frontières resteront « fermées » aux migrants envoyés par ce pays, a assuré mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.
« Je voudrais relever que la pression migratoire qui est aujourd’hui aux portes de l’Europe – de la Grèce, un peu de la Bulgarie, un peu de Chypre – est organisée par le régime du président (Recep Tayyip) Erdogan pour constituer un élément de chantage à l’égard de l’Union européenne », a-t-il lancé lors d’une séance de questions au gouvernement au Sénat.
« L’Union européenne ne cèdera pas à ce chantage (…) Les frontières de la Grèce et de l’espace Schengen sont fermées et nous ferons en sorte qu’elles restent fermées, que les choses soient claires ! », a ajouté le ministre français des Affaires étrangères.
« La France est totalement solidaire de la Grèce, d’abord pour des raisons humanitaires, ensuite pour des raisons politiques » répond @JY_LeDrian. « L’UE ne cédera pas à ce chantage » de la Turquie #QAG pic.twitter.com/eGQ3JrxAG1
— Public Sénat (@publicsenat) March 4, 2020
Une crise migratoire
Un haut responsable turc avait déclaré vendredi 28 février qu’Ankara n’empêcherait plus les migrants qui essaient de se rendre en Europe de franchir la frontière, peu après la mort d’au moins 33 militaires turcs dans la région d’Idleb (Nord-Ouest de la Syrie) dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien, soutenu militairement par la Russie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi qu’une résolution de la crise migratoire passait par un soutien européen à Ankara en Syrie, au moment où de nouveaux heurts ont éclaté entre réfugiés et policiers à la frontière grecque.
Outre les 3,6 millions de réfugiés syriens présents en Turquie, près d’un million d’entre eux, fuyant l’offensive du président Bachar al-Assad et de son allié russe à Idleb dans le Nord-Ouest de la Syrie, se pressent le long de la frontière turque côté syrien.
« La crise que connaît actuellement le Nord de la Syrie est dramatique, on va vers un véritable cataclysme », a estimé Jean-Yves Le Drian, en pointant la responsabilité du régime de Damas dans cette situation, constitutive de possibles « crimes de guerre ». « Dans cette zone sur les trois millions d’habitants, vous avez 1,5 million de réfugiés qui ne passeront pas en Turquie puisque la frontière là est vraiment fermée et qui sont dans un état de dénuement, de détresse considérable », a-t-il dit.
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