L’Europe ne participera pas aux pourparlers de paix sur l’Ukraine, selon un envoyé américain

Les dirigeants européens s'apprêtent à tenir un sommet d'urgence sur l'Ukraine, alors que les États-Unis et la Russie se réunissent en Arabie saoudite pour parler du conflit

Par Jacob Burg
16 février 2025 17:12 Mis à jour: 17 février 2025 23:16

L’Europe ne sera pas incluse dans les négociations de paix pour l’Ukraine, a déclaré l’envoyé du président Donald Trump pour l’Ukraine le 15 février, après avoir envoyé un questionnaire aux capitales européennes pour connaître leurs propositions de garanties de sécurité pour Kiev.

Le 16 février, la France a annoncé qu’elle accueillerait un sommet des dirigeants européens le lendemain, pour discuter de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et de la sécurité européenne. Cette initiative a été prise après que l’ancien lieutenant-général Keith Kellogg, l’envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine et la Russie, n’a pas inclus l’Europe dans les pourparlers sur l’avenir de l’Ukraine après des années de guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron « réunira les principaux pays européens pour discuter de la sécurité européenne », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à la radio France Inter. M. Barrot a qualifié la rencontre de « session de travail » et a insisté sur le fait qu’elle ne devrait pas être « dramatisée ».

Selon six diplomates européens, Emmanuel Macron a invité à une réunion les dirigeants de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la Pologne, de l’Italie et du Danemark, représentant les pays baltes et scandinaves, ainsi que le secrétaire général de l’OTAN. L’objectif de cette rencontre est de discuter de l’aide immédiate qui peut être apportée à l’Ukraine et du rôle que l’Europe peut jouer pour garantir la sécurité de Kiev et de l’Europe dans son ensemble.

La semaine dernière, Donald Trump a appelé le président russe, Vladimir Poutine, avant de consulter les dirigeants européens ou ukrainiens. Il a affirmé que les pourparlers de paix avaient commencé.

L’administration Trump pousse les alliés européens de l’OTAN à jouer un rôle principal en matière de garanties de sécurité dans la région. Les États-Unis, quant à eux, privilégient leur propre sécurité aux frontières, tout en combattant l’influence politique et militaire de la Chine.

Lors d’une conférence sur la sécurité mondiale à Munich, M. Kellogg a affirmé que les États-Unis agiraient comme médiateur dans les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie.

« Je suis de l’école du réalisme », a affirmé M. Kellogg quant à la probabilité que l’Europe soit admise à la table des discussions. « Je pense que cela n’arrivera pas. »

Pour rassurer les Européens, M. Kellogg a précisé que cette décision ne signifiait pas que « leurs intérêts étaient négligés, exploités ou ignorés ».

Certains dirigeants européens se sont opposés à la mise à l’écart des pourparlers.

« On ne peut pas avoir de discussion ni de négociation sur l’Ukraine, son avenir ou la structure de sécurité européenne sans la participation des Européens », a déclaré le président finlandais Alexander Stubb aux journalistes à Munich.

« Cela signifie donc que l’Europe doit se ressaisir. L’Europe doit parler moins et agir davantage. »

Le questionnaire envoyé par M. Kellogg aux Européens « incitera les Européens à réfléchir », a déclaré M. Stubb.

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a exhorté les Européens à s’engager davantage.

« Et à mes amis européens, je dirais : participez au débat, non pas en vous plaignant d’être, ou non, à la table des négociations, mais en présentant des propositions concrètes, des idées, en augmentant les dépenses [de défense] », a-t-il déclaré.

M. Kellogg a indiqué que des cessions territoriales de la Russie et le ciblage de ses revenus pétroliers pourraient être abordés dans les pourparlers pour mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine.

« La Russie est un véritable pétro-État », a-t-il déclaré, en soulignant qu’il fallait faire plus d’efforts de la part de l’Occident pour imposer efficacement des sanctions contre la Russie.

Selon le député américain Michael McCaul, des responsables américains et russes se réuniront en Arabie saoudite dans les prochains jours pour poursuivre les négociations de paix. Après avoir rencontré le vice-président américain JD Vance en Allemagne le 14 février, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays n’avait pas été invité aux pourparlers en Arabie saoudite. Il a ajouté qu’il consulterait ses partenaires stratégiques avant de s’engager avec la Russie.

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis Mike Waltz et l’envoyé de la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, se rendront en Arabie saoudite, selon M. McCaul.

Les discussions ont pour but d’organiser une rencontre entre Donald Trump, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pour « enfin apporter la paix et mettre fin à ce conflit », a-t-il déclaré.

Avec Reuters

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