Selon The Financial Times, la Russie serait sur le point de lancer une vague d’actes de sabotage à travers le continent européen. Des révélations qui interviennent peu de temps après qu’Emmanuel Macron ait maintenu ses propos sur la possibilité de l’envoi de troupes au sol en Ukraine. Le journal britannique précise que des attaques auraient déjà eu lieu. De son côté, l’OTAN avait déjà alerté sur des « actes de malveillance » en provenance de Moscou.
L’avertissement de Berlin
The Financial Times a révélé dimanche 5 mai que le chef des services de renseignements allemands Thomas Haldenwang aurait prévenu Londres, Paris et Stockholm sur un « risque d’actes de sabotage initiés par l’État russe » qui s’est « considérablement accru ».
Selon Berlin, ces attaques sur le sol européen seraient « imminentes » et avec « un potentiel élevé de dégâts humains et matériels »
Ces actes de sabotage pourraient prendre la forme de « bombardements secrets », d’« incendies criminels », de « dommages aux infrastructures » ou encore de « cyberattaques ». Les services de renseignements précisent que ces attaques se produiraient sans considération pour les vies civiles.
Des attaques auraient déjà eu lieu
Des faits de cette nature se seraient déjà produits en Europe. En Allemagne, deux germano-russes soupçonnés de préparer des attaques contre des sites militaires ont été arrêtés. Au Royaume-Uni, un incendie s’est déclaré dans un centre logistique contenant des stocks d’armes qui devaient être envoyés à Kiev. Même inquiétude dans les pays baltes. Une voiture du ministre de l’Intérieur estonien aurait été percutée au mois de février par des agents russes.
Ce n’est également pas une première pour la France.
Dans un article publié en juin 2023, Epoch Times relatait que la Quai d’Orsay avait détecté une campagne de désinformation impliquant Moscou et ses alliés. Des hackers au service du Kremlin avaient créé des imitations de médias français comme le Monde, le Figaro ou le Parisien afin d’y publier des articles pro-russes. La ministre des Affaires étrangères de l’époque, Catherine Colonna, avait aussi indiqué que des hackers avaient tenté d’usurper l’identité des sites gouvernementaux français.
Objectifs de Moscou et alerte de l’OTAN
Derrière ces attaques « imminentes », le Kremlin a plusieurs objectifs. Elles peuvent être interprétées comme une réponse aux propos du président français sur l’envoi de troupes au sol en Ukraine. Des propos qu’il a, par ailleurs, maintenu à l’occasion d’une interview à l’hebdomadaire anglais The Economist la semaine dernière.
« Tout à fait. Comme je l’ai dit, je n’exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu’un qui n’exclut rien. Nous avons sans doute été trop hésitants en formulant les limites de notre action à quelqu’un qui n’en a plus et qui est l’agresseur », avait répondu Emmanuel Macron concernant le maintien ou non de ses déclarations sur l’envoi de soldats pour prêter main forte à Kiev.
Moscou chercherait donc a montrer les muscles face à une Europe pas nécessairement hostile à l’idée évoquée par le chef de l’État. Si l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie ne sont pas favorables à l’envoi de troupes en Ukraine, la Pologne, la Finlande, les Pays-Bas et l’ensemble des pays baltes le sont.
Pour la rédactrice en chef du service en langue russe de RFI, Elsa Vidal, invitée dans l’émission C dans l’air du 8 mai, il s’agit pour Moscou de « détourner une partie de nos ressources. Faire en sorte que nous en ayons moins à consacrer à l’Ukraine et que nous soyons plus inquiets de notre propre sécurité ». La journaliste estime également que la Russie cherche à « limiter notre envie d’engagement futur au côté de l’Ukraine ».
L’OTAN avait déjà alerté dans un communiqué du 2 mai que ses pays membres étaient « vivement préoccupés par les activités malveillantes menées récemment sur le territoire de l’Alliance, notamment celles qui ont conduit à des enquêtes et à l’inculpation de plusieurs personnes » et que ces incidents s’inscrivent dans « le cadre de l’intensification des activités russes ». « Les agissements de la Russie ne nous dissuaderont pas de continuer à soutenir l’Ukraine » assure le communiqué.
Cette vague d’actes de sabotage annoncée par les services de renseignements allemands semblent montrer que l’Europe est plus que jamais sous la menace du Kremlin qui entend déstabiliser les pays qui soutiennent l’Ukraine depuis deux ans et demi. Mais le Vieux continent doit aussi faire face à la très forte menace d’espionnage chinois, qualifiée par nos services de renseignements de « l’une des menaces les plus sérieuses en matière d’ingérence étrangères pour la France ».
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