Selon Le Canard enchaîné, un rapport confidentiel de la Cour des comptes indique que l’ancien patron du Grand Palais aurait dépensé plusieurs centaines de milliers d’euros de frais de taxi et de limousine entre 2011 et 2016.
Dans son édition du 19 septembre, Le Canard enchaîné épingle Jean-Paul Cluzel, l’ancien patron du Grand Palais des Champs-Élysées à Paris.
Le palmipède affirme en effet avoir eu accès à un rapport confidentiel de la Cour des comptes au sujet des dépenses de M. Cluzel lorsque celui-ci exerçait la présidence du prestigieux établissement public parisien – qui a fusionné avec la Réunion des musées nationaux (RMN) depuis 2011.
Le responsable du Grand Palais aurait bénéficié d’un train de vie conséquent, accumulant 410 000 euros de frais de taxi et de limousine en l’espace de 5 ans, de janvier 2011 à janvier 2016.
En 2014, Jean-Paul Cluzel aurait par exemple dépensé 95 000 euros pour ses déplacements, « soit près de 8000 euros par mois », précise Le Canard enchaîné.
L’ancien responsable du Grand Palais répond au Canard Enchaîné
Contacté par plusieurs journalistes, M. Cluzel a affirmé qu’une partie des montants incriminés concernaient les frais de déplacement des personnalités invitées par le Grand Palais dans le cadre des nombreux évènements organisés au sein du célèbre monument parisien.
« Le Canard me reproche d’avoir eu pour les besoins du service à RMN-Grand Palais une voiture qu’il qualifie de limousine et un chauffeur. Ainsi que d’avoir engagé des frais de taxis pour un montant extravagant. […] Je n’ai jamais utilisé ce chauffeur à des fins personnelles », s’est défendu Jean-Paul Cluzel auprès de l’AFP.
L’ancien directeur de l’Établissement public et industriel (EPIC) RMN-Grand Palais ajoute que le chauffeur à sa disposition « servait également pour les membres de la direction, les artistes, collectionneurs et invités, et pour le transport des plis ».
« Il n’y a rien à redire à cela »
Interrogée à propos de la limousine qu’il aurait utilisée, M. Cluzel a expliqué que ce n’était pas «une limousine mais une Peugeot 508 ».
« À ceci s’ajoutait un recours ponctuel aux taxis, notamment pour les heures très tardives et pour les invités quand mon chauffeur ne pouvait suffire à lui seul », poursuit celui qui est désormais à la tête du conseil d’administration de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC).
Jean-Paul Cluzel conteste également le montant des dépenses que lui attribue Le Canard enchaîné entre 2011 et 2016, soit 410 000 euros. Selon lui, la somme avoisinerait plutôt les 360 000 euros :
« Les chiffres exacts sont les suivants : 68 000 € par an pour la Peugeot 508 et le chauffeur, y compris heures supplémentaires, carburant, assurances, entretien, cotisations sociales et taxes. Pour les taxis (pour le transport d’invités, artistes, grands collectionneurs, mécènes), c’est 3366 € par an. »
« Il n’y a rien à redire à cela. […] On a un comité d’entreprise à la Réunion des musées nationaux [RMN]. Si cette chose était un scandale, on s’en serait aperçu avant », conclut l’ancien président.
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