L’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué de grands changements dans la politique de défense en Europe et en Asie ; notamment, des pays autrefois neutres, comme la Suède et la Finlande, ont déposé leur candidature pour se joindre à l’OTAN.
En Asie de l’Est, l’invasion de l’Ukraine et les menaces de Vladimir Poutine d’attaquer ses ennemis avec des armes nucléaires ont conduit la Corée du Sud et le Japon à envisager sérieusement l’acquisition d’armes nucléaires.
La question que la Corée du Sud et le Japon se dotent de ces armes n’est pas nouvelle. Ces deux nations sont technologiquement avancées et ont un PIB parmi les 10 plus élevés au monde. Au Japon, les dirigeants ont déjà parlé d’armes nucléaires. En 1957, Nobusuke Kishi, alors Premier ministre, a déclaré à la Diète qu’il trouvait que la Constitution pacifiste de l’après-guerre n’interdisait pas explicitement au Japon de posséder des armes nucléaires, à condition qu’elles soient très petites.
En revanche, la Corée du Sud n’est pas affectée par le pacifisme. Depuis 2006 environ, date à laquelle le régime nord-coréen des Kim les a menacés d’une guerre nucléaire, les Sud-Coréens font tranquillement le nécessaire pour que Séoul puisse développer l’armement nucléaire en peu de temps. Non seulement les ogives nucléaires sud-coréennes exploseraient, mais les missiles qui les délivreraient feraient mouche surtout dans le bunker du dictateur nord-coréen.
On a vu l’utilisation massive des drones de combat en Ukraine. Fin décembre, plusieurs drones nord-coréens ont également pénétré en territoire sud-coréen. Le 4 janvier, le président sud-coréen Yoon Seok-youl a insisté que la Corée du Sud pourrait déployer des armes nucléaires tactiques « ou posséder ses propres capacités nucléaires » si les menaces nord-coréennes s’intensifiaient.
En mars 2022, après l’invasion générale de l’Ukraine par la Russie, l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré haut et fort que le Japon devait envisager de toute urgence l’utilisation d’armes nucléaires. Il voulait un débat ouvert, sans complaisance et en tenant compte de la situation réelle.
Toutefois, l’actuel Premier ministre Fumio Kishida a qualifié cette suggestion « d’inacceptable ». Il est originaire d’Hiroshima, la ville qui a été une cible d’attaque nucléaire à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce fait explique la position du Premier ministre actuel.
Depuis l’invasion de la Crimée lancée par la Russie en février 2014 jusqu’à ce moment, la question des armes nucléaires a été au centre de la situation en Ukraine.
En envahissant et en annexant la Crimée, la Russie a violé le Mémorandum de Budapest – un accord multilatéral garantissant l’intégrité territoriale de l’Ukraine, signé en 1994. Cet accord prévoyait l’échange d’armes nucléaires ukrainiennes contre des garanties de sécurité mutuelles. À l’époque, l’Ukraine disposait du troisième plus grand arsenal nucléaire du monde.
La Russie, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont signé le Mémorandum de Budapest avec l’Ukraine qui a transféré la totalité de son arsenal nucléaire à la Russie. À l’époque, l’Amérique, la Grande-Bretagne et l’Ukraine pensaient avoir résolu le problème des armes nucléaires postsoviétiques et de la souveraineté territoriale ukrainienne.
Manifestement, ce n’était pas le cas pour la Russie qui a violé cet accord en 2014 et en 2022. Aujourd’hui, l’Ukraine, privée du facteur de dissuasion nucléaire, a été attaquée et fait face à la fois à une invasion et à un chantage nucléaire.
La Corée du Sud, dépourvue d’armes nucléaires, peut s’y identifier. La possession des armes nucléaires fournit à Kim Jong-un son seul élément de notoriété internationale. Ses missiles balistiques peuvent porter les ogives nucléaires bien au-delà de Séoul.
D’où le chantage et l’extorsion nucléaires de Kim : « Payez-moi et garantissez la survie de mon régime appauvri et criminel. Sinon, je vous enverrai des missiles nucléaires et vous payerez beaucoup plus en vies et en argent que les pots-de-vin et les courbettes médiatiques que j’exige. »
Ce chantage nord-coréen, les menaces répétées d’une attaque nucléaire suivies de demandes d’aide alimentaire et financière, a épuisé la patience de la Corée du Sud et du Japon.
En même temps, les menaces nucléaires de la Russie à l’égard de l’Ukraine et de l’Occident montrent qu’un tel chantage peut bel et bien se transformer en guerre réelle.
Pendant des années, les analystes de la défense ont spéculé sur le temps qu’il faudrait au Japon et à la Corée du Sud pour fabriquer un engin nucléaire. La Fédération des scientifiques américains a un jour suggéré que le Japon « pourrait éventuellement produire des armes nucléaires fonctionnelles dans un délai d’un an seulement ». En 2014, la chaîne NBC a rapporté que, selon des sources anonymes, le Japon avait « le matériel et les moyens de produire des armes nucléaires en six mois ».
De leur côté, avec un clin d’œil, des sources sud-coréennes donnent l’estimation suivante : « Ça ne prendra pas longtemps. »
Un Japon doté d’armes nucléaires serait un cauchemar pour la Chine. Pékin sait aussi que les armes nucléaires japonaises et sud-coréennes vont fonctionner.
Le dictateur communiste chinois Xi Jinping peut remercier son ami Vladimir Poutine d’avoir incité deux prospères démocraties asiatiques à devenir des puissances nucléaires régionales.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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