Certaines des plus prestigieuses universités de Chine ont été contraintes de réviser leur charte et de proclamer leur fidélité au président Xi Jinping et au Parti communiste chinois (PCC), déclenchant une protestation exceptionnelle d’étudiants à Shanghai.
Une vidéo diffusée sur internet montre une vingtaine d’élèves de l’Université Fudan de Shanghai (est) dans une cantine, en train de chanter l’hymne de leur établissement, qui célèbre « l’indépendance universitaire et la liberté de pensée ».
Un étudiant de Fudan a confirmé à l’AFP que la protestation s’était déroulée mercredi à l’heure du déjeuner.Le ministère de l’Education avait annoncé la veille une modification de la charte de l’établissement, une initiative qui a provoqué des commentaires enflammés sur les réseaux sociaux, avant que les censeurs bloquent les discussions.
La version précédente du texte contenait des références à la « liberté de pensée ».
La très prestigieuse université #Fudan, à Shanghai, a supprimé la « liberté de pensée » de sa charte et ajouté des mentions promettant la loyauté au Parti communiste. Elle s’engage à promouvoir la « pensée Xi Jinping » chez les étudiants et profs. #Chinehttps://t.co/UwWCvUztXn @qz
— Frédéric Schaeffer (@fr_schaeffer) December 18, 2019
Mais la nouvelle mouture retire cette formule, appelant à la place à « armer les esprits des professeurs et des élèves avec la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère », le slogan imposé à l’envi par le régime communiste.
Le ministère avait déjà annoncé courant décembre des changements similaires dans les chartes d’autres établissements, notamment celle de la prestigieuse Université de Nankin (est).
?? Dans la #Chine de Xi Jinping, les manifestations publiques défiant le pouvoir sont extrêmement rares. Mercredi à Shanghai, des étudiants de l’université Fudan se sont rassemblés pour chanter l’hymne de l’université. @Francois_Bougon https://t.co/4b5iQf4NKf
— Mediapart (@Mediapart) December 20, 2019
Xi Jinping est arrivé au pouvoir fin 2012.
Depuis, il a imposé l’inscription de sa « pensée » dans la charte du PCC et la constitution du pays, fait développer dans les médias un quasi-culte de la personnalité et étendu l’influence du Parti sur les écoles et universités afin de s’assurer de leur loyauté.
La peur de représailles bloque en général toute contestation.
La Chine surveille étroitement les campus universitaires, d’où sont partis nombre de mouvements politiques au cours du XXe siècle, dont les manifestations de la place Tiananmen de Pékin, réprimées dans le sang (1989).
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