Les Inrocks ont licencié leur rédacteur en chef web David Doucet et son adjoint suite à l’affaire de la « Ligue du LOL », ces journalistes et communicants qui harcelaient sur internet principalement des jeunes femmes, a-t-on appris vendredi de source proche de la direction.
Selon cette source, qui confirme des informations de Libération, la direction des Inrocks justifie ces licenciements par l’impact négatif sur « l’image du journal » et sur la « crédibilité journalistique » des deux professionnels au sein de leur rédaction.
David Doucet a admis avoir été l’auteur de faux comptes de célébrités et a aussi reconnu deux canulars téléphoniques, se disant « désolé » sur Twitter le 10 février de la « dégueulasserie de ces actes ». Il avait été mis à pied le lendemain à titre conservatoire, en vue d’un licenciement.
Ligue du LOL: Les Inrocks licencient un rédacteur en chef et son adjoint https://t.co/jJ6Dm0jn6Y pic.twitter.com/o8ppPH371l
— LA VDN par La Voix du Nord (@lavoixdunord) 1 mars 2019
Selon la même source, la direction des Inrocks reproche aussi à ses deux anciens employés d’avoir eu des « comportements non-professionnels dans l’exercice de leur fonction hiérarchique », comportements relevés dans des enquêtes menées par Mediapart, L’Obs et Le Monde à la suite de l’affaire.
L’adjoint a contesté vendredi les motifs qui lui sont reprochés. « L’employeur a voulu tirer profit d’articles de journaux pour me licencier, sans même disposer d’élément me concernant », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Je réserve bien entendu mes arguments au conseil de Prud’hommes puisque je conteste non seulement les motifs invoqués mais aussi leur méthode pour me licencier », a poursuivi le journaliste.
David Doucet n’a pas pu être joint.
Le paysage médiatique français est secoué depuis début février par la révélation de l’existence de ce groupe Facebook, qui rassemblait des journalistes et communicants dont certains ont harcelé sur internet principalement des jeunes femmes, pendant des années.
Depuis l’éclatement de l’affaire, deux journalistes de Libération ont été mis à pied à titre conservatoire. L’agence Publicis, la revue Usbek & Rica, la plateforme de podcasts Nouvelles Écoutes et la mairie de Paris ont également pris des mesures. L’affaire a aussi déclenché des dénonciations en chaîne d’un sexisme encore souvent bien ancré dans les rédactions.
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