Le père de Nadir, lycéen atteint d’une pathologie cardiaque décédé en mars pendant une épreuve du baccalauréat à Lille, a déposé plainte contre l’établissement scolaire et des surveillants pour « non assistance à personne en danger », a-t-il indiqué jeudi, avec son avocat.
Le père, Tidjani Bekaddour-Benatia, « a déposé lui-même cette plainte, le 8 avril au commissariat central de Lille », a indiqué à l’AFP son avocat, Me Farid Maachi, confirmant une information de la Voix du Nord. Il a « fait valoir des faits de non assistance à personne en danger », et « dirigé la plainte contre l’établissement scolaire Gaston Berger, et l’ensemble des personnes adultes » qui surveillaient l’épreuve, a-t-il précisé.
Lorsque Nadir, 19 ans, « a été pris d’un malaise cardiaque, une ou deux minutes après la distribution des sujets, les surveillants n’ont pas réagi comme il fallait », a affirmé l’avocat. Selon plusieurs élèves témoins, « il a été laissé sur le sol, sans que les surveillants ne semblent réagir », pendant « une vingtaine de minutes », « alors même que l’établissement avait connaissance de sa fragilité », une pathologie cardiaque grave, a-t-il détaillé. Nadir a ensuite été transféré au CHU de Lille où il est décédé.
Deux enquêtes ouvertes
L’avocat a précisé avoir transmis des témoignages écrits au parquet de Lille, qui a ouvert après le décès une enquête en « recherche des causes de la mort ». Le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a lui annoncé l’ouverture d’une enquête administrative de l’Inspection générale.
« J’ai perdu mon fils. Je ne pourrai jamais le récupérer. Mais j’attends de la justice qu’elle m’éclaire sur les circonstances réelles de son décès », a déclaré à l’AFP M. Bekaddour-Benatia. « C’était un jeune homme de valeur, joyeux, toujours positif, qui aimait les défis. Il m’avait dit ‘papa, je vais te rendre heureux et fier’ « , s’est-il ému.
Invoquant les récits d’une « dizaine d’élèves », il a affirmé que Nadir avait d’abord demandé à sortir de la salle, ce qui lui avait été refusé. Puis « il s’est écroulé, a agonisé, les élèves ont crié, ont voulu l’aider, les surveillants leur disaient ‘non, vous restez à votre place’ », a-t-il assuré. « Les adultes sont restés figés » même quand un élève a prévenu qu’il était cardiaque, et un surveillant l’aurait « même enjambé, continuant à distribuer les feuilles », a-t-il encore dénoncé.
Après le décès, le rectorat avait assuré que les secours avaient été contactés « directement » et l’adolescent « immédiatement placé en position latérale de sécurité ».
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