Pour contrer le gaspillage alimentaire, une association de Lille arpente les marchés pour récupérer les invendus et les redistribue aussitôt aux plus démunis. Dans le quartier de Wazemmes, chaque dimanche matin, des bénévoles font le tour des kiosques où on leur donne les produits périssables qui auraient fini dans les poubelles.
Il y a 10 ans, Jean-Loup Lemaire s’est rendu compte d’une réalité à laquelle il n’était pas préparé, raconte-t-il à l’antenne de France 2 : « Je me suis rendu compte que sur le marché de Wazemmes, il y avait des gens qui étaient autour des containers, et je me suis demandé ce qui se passait autour de ces containers et qui étaient ces gens. Et je me suis aperçu qu’en fait il y avait une population qui glanait sur les marchés, par besoin, pour pouvoir survivre. »
C’est ainsi que cet ancien cuisiner gastronomique a fondé l’association la Tente des glaneurs, qui œuvre dans la région lilloise afin de permettre aux personnes dans le besoin de ne plus avoir à aller piocher dans les poubelles pour se nourrir.
La devise de l’association, « Jeter c’est jeté. Donner c’est mangé », est mise en pratique à chaque marché. Les glaneurs récupèrent ainsi jusqu’à une tonne de marchandise directement des commerçants. Les fruits et légumes – et aussi des fleurs qui étaient trop ouvertes pour être vendues – sont triés par l’équipe de bénévoles qui les redistribuent aussitôt à leur kiosque.
Il n’est pas nécessaire de montrer de justificatif de ressources pour récupérer un panier de fruits et légumes à la Tente des glaneurs. Près de 300 personnes bénéficient de l’initiative chaque dimanche au marché de Wazemmes, un des plus gros marchés d’Europe.
L’idée de l’ancien cuisinier altruiste a fait des petits depuis la création de l’association. Actuellement, une trentaine de villes françaises disposent de leur Tente des glaneurs, et l’initiative a même été reprise dans quelques pays européens comme la Belgique ou l’Espagne. Fin février, c’est à Amiens qu’une délégation de l’association s’est rendue « pour l’installation d’une future ‘petite sœur’ locale », indiquent les bénévoles sur leur page Facebook.
Avec la crise économique due aux mesures sanitaires, le nombre de bénéficiaires au marché de Wazemmes a augmenté de 38 %. L’initiative est donc d’autant plus importante pour permettre à toutes ces personnes d’avoir accès à des fruits et légumes frais.
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