À l’issue de son procès qui s’est tenu vendredi dernier devant le tribunal correctionnel de Lille, le prévenu a écopé d’une peine de 10 mois de prison avec sursis.
Le vendredi 25 septembre, un jeune homme soupçonné d’avoir sauvagement agressé Cécile Thircuir, une mère de famille de 43 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Lille.
Les faits qui lui étaient reprochés ont eu lieu cet été, dans la soirée du samedi 18 juillet. La quadragénaire avait été passée à tabac en bas de son domicile, dans le quartier de Lille-Moulins où elle résidait depuis une dizaine d’années au moment des faits.
Le jour de l’agression, Mme Thircuir était descendue de son immeuble de la résidence de la Filature afin de signifier à des trafiquants de drogue qui venait de la prendre à partie pendant qu’elle garait sa voiture, qu’elle ne tolérerait plus leurs provocations.
Une initiative qui lui avait valu une pluie de coups. La mère de famille avait notamment eu la mâchoire brisée. Bouleversée par la violente agression dont elle avait fait l’objet, Cécile Thircuir avait ensuite lancé un appel aux pouvoirs publics depuis sa chambre d’hôpital.
« Je me suis fait taper, agresser par un dealer parce que j’ai haussé le ton, à la suite de provocations, en fin de journée, quand je suis rentrée chez moi. J’ai la mâchoire cassée en deux endroits, je vais avoir des plaques dans la mâchoire et je ne pourrai pas chanter pendant très longtemps », expliquait la quadragénaire, chanteuse et comédienne de métier.
« Je vis dans une zone de non-droit : c’est-à-dire une zone dans laquelle une mafia gouverne, décide, agit, insulte, salit, provoque, harcèle au quotidien. Je demande à la préfecture de prendre des mesures pour que le quartier des Moulins soit sous surveillance perpétuelle », ajoutait la victime.
Abondamment relayé sur les réseaux sociaux, l’appel avait poussé Martine Aubry, le maire de Lille, à réagir publiquement et à demander davantage de moyens à l’État pour mettre un terme aux trafics de stupéfiants.
10 mois de prison avec sursis pour le prévenu
Le 25 septembre, le prévenu, âgé de 21 ans et sans aucun antécédent judiciaire, a catégoriquement nié être l’auteur de l’agression de Mme Thircuir. Domicilié à Wattignies – une commune de la banlieue lilloise – il a seulement reconnu avoir été présent dans le quartier de Lille-Moulins le jour des faits, tout en affirmant y venir régulièrement pour pratiquer des activités sportives.
Interrogée par les journalistes de France Bleu, Cécile Thircuir, qui a dû déménager depuis son agression, a dépeint un quartier laissé à l’abandon et gangréné par le trafic de drogues.
« C’est devenu un supermarché du ravitaillement de drogues en tout genre avec des barricades de poubelles, un guichet pour se ravitailler. C’est une rue déserte, qui est un théâtre propice à ce type de dérives. Tout le monde a sa responsabilité : les institutions, les pouvoirs publics, mais aussi les propriétaires des immeubles qui ne sont pas entretenus ».
Au moment de faire sa plaidoirie, l’avocat du mis en cause a demandé au tribunal de relaxer son client, estimant que la victime avait « pu se tromper » en désignant le jeune homme comme son agresseur.
Le tribunal correctionnel de Lille a finalement condamné l’accusé à une peine de 10 mois de prison avec sursis. Une interdiction d’entrer en contact avec la victime et de paraître dans le quartier concerné a également été prononcée.
Mme Thircuir espère désormais que son témoignage permettra de faire évoluer les choses dans la cité lilloise.
« Je n’ai pas choisi de porter un message, j’ai seulement voulu être droite dans mes bottes et dire ce qui me semblait légitime. J’ai peut-être le luxe de pouvoir m’exprimer à visage découvert, tout le monde ne l’a pas. Je le fais, ce n’est pas nécessairement agréable, mais encore une fois, c’est ma responsabilité de citoyenne. »
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